LA TIL, DJIPPIIR, LA SOIE, GETZNER, LE BRODE… EN VOGUE
TENDANCES KORITÉ

A quelques jours de la célébration de la fête de Korité marquant ainsi la fin du mois de ramadan, les préparatifs sont à leur summum sur le marché. Au marché Hlm, lieu très prisé par la gent féminine dans le domaine de l’habillement, ce sont les getzner, le til, la soie, les brodés, le « djipiir » qui sont à la mode.
A dix jours de la Korité, les préparatifs de la fête vont bon train au marché Hlm. En fait, ce lieu commence à refuser du monde. Malgré la forte canicule qu’il fait sur Dakar, en sus d’observer le jeûne, les haut-parleurs accrochés sur des poteaux distillent de la musique à tout va.
Les vrombissements des moteurs des véhicules mêlés aux bruits provenant des stations radiophoniques, créent une cacophonie indescriptible dans ce marché très prisé par la gent féminine. L’ambiance est au rendez-vous. Il est difficile de se frayer un chemin.
A la limite, on se bouscule pour continuer son chemin au risque de tomber sur les étals des commerçants de chaussures, d’accessoires ou de tissus. Et les étoffes qui marquent l’attention. Trouvé à l’intérieur de sa cantine, le visage dégoulinant de sueur, Abdou Diouf range un rouleau de tissus vide, tandis que ses frères marchandent avec des clientes à propos du til.
«J’ai déjà acheté 3 mètres de til, il me reste le getzner. Comme tous les tailleurs sont pleins en ce moment, je ne pouvais pas prendre du Ganila, qui n’est plus d’actualité. Sur ce, je me suis rabattue sur les tissus légers qui sont faciles à coudre», indique Fatoumata Ndiaye, les traits du visage tirés à cause des effets du ramadan.
Pour cette fête de Korité qui pointe le bout du nez, en plus des tissus traditionnels comme les Thioubes, Ganilas, brodés et métrages, les tissus en vogue sont, d’après, le commerçant Abdou Diouf, la soie duchesse, le geztner, les brodés, le til et le « djipir ». Et les prix oscillent entre 2000 et 20 000 F CFA, le mètre. Le til, qui est très en vogue en ces périodes coute 2500 à 20 000 FCFA le mètre.
La soie duchesse, elle, s’échange contre 2000 FCFA à 2500 F CFA, le mètre. En ce qui concerne la seconde catégorie de tissus brodés, le mètre est entre 1000 et 5000 F CFA. L’original se vend par paquet à 17 000 F CFA. « Les affaires marchent bien actuellement. Les gens donnent beaucoup d’importance à ces fêtes religieuses. Ce samedi, je me suis approvisionnée en 3 balles de 20 rouleaux, mais actuellement il ne me reste que 10», souffle-t-il.
Pour sa part, Mbène Thiam fait savoir que c’est le til, le « djipir » et la soie qui sont les tendances pour cette Korité. Toutefois, la commerçante se désole du fait que l’affluence n’est pas encore au rendez-vous. « Les visiteurs n’achètent pas, la plupart ne viennent même pas.
Les années précédentes, à l’approche des fêtes, mon magasin était plein à craquer. Tel n’est pas le cas pour cette année. Je pense que c’est du fait de la conjoncture et avec le mois de ramadan, les pères de familles privilégient plus la nourriture qu’autre chose», s’est résigné Mbène Thiam, assise sur ses paquets de tissus.
Toutefois, elle garde l’espoir de jours meilleurs, parce que philosophe-t-elle, un vendeur doit toujours espérer vendre, sinon il peut rester chez lui. Debout sur une planche où sont posés des tissus de tous genres, Bour Guéweul montre aux passants les nouveaux arrivages.
Tout comme Mbène Thiam, il lance que ce sont les tils, getzner, brodé Autriche et soie duchesse et la soie qui sont en vogue en cette période. Le mètre du til doré coûte 2500 F CFA. Loin de ressembler aux autres commerçants, Souleymane Faye, lui, expose les tissus « djipiir » Il s’enorgueillit tout en ferrant ses clientes : « je vends du djipiir et je les cède à 5000 F CFA ou plus le mètre.
C’est une sorte de brodé en fil, très pratique pour la couture, elle se garnie elle-même et on le coud avec la soie, le geztner ou la soie duchesse. Il se vend cher à cause de la conjoncture». Néanmoins, à côté du « djipir », Faye cède aussi du til, pour dire que les tendances de la Korité suivent celles de l’été. Tout simplement.
UN PEPIN POUR LES VENDEURS DE GARNITURES
Avec les tissus légers qui sont en mode pour la fête de korité, les femmes n’auront pas à payer des prix élevés aux tailleurs pour la garniture et autres astuces. Car, ces étoffes disposent déjà de garniture. Donc, ils ne nécessitent pas des garnitures pour son embellissement.
Ainsi, les vendeurs de ses accessoires aux multiples formes et couleurs ne se frotte pas les mains en ce moment. Madame Seck en est une. Sur sa petite table posée à côté des vendeurs de tissus légers comme le til et le djipiir, sont visibles ces accessoires avec des tailles et formes variées sous différentes couleurs.
« Le commerce des garnitures n’est pas fructueuse avec la fête qui s’approche. Et par rapport à l’année dernière, il y a une grande différence». Selon cette commerçante, l’arrivage des nouveaux tissus comme le til fait défaut à leur petit commerce. « Les gens préfèrent acheter les tils et djipir pour garnir leurs tissus plutôt que de payer des garnitures ».
Egalement vendeur de garnitures au marché Hlm, Ousmane Gaye gagne sa vie avec ce business qui n’est plus très fructueux à quelques jours de la korité. « Avec les tissus en vogue pour la korité comme les tils, djipiir, les affaires ne marchent pas très bien.
Les clientes viennent rarement et ce n’est pas bon signe», constate le sieur Gaye. Intervenant, sous le couvert de l’anonymat, cette vendeuse de garnitures note que le pouvoir d’achat des acheteurs a baissé cette année. « Sur 5 personnes qui visite ton commerce, ce sont seulement les 3 qui achètent. Mais je ne vends pas en détail. Je cède en gros». Ce, tout en refusant de dévoiler ses prix de vente.