"LE BASKET MÉRITE UN CONSENSUS AUTOUR D'UNE PERSONNE"
ME BABACAR NDIAYE, CANDIDAT À LA PRESIDENCE DE LA FSBB

Le futur président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (Fsbb) sera connu en juin prochain. Candidat à ce poste, Me Babacar Ndiaye a initié une tournée nationale pour exposer son projet. Avec l'intime conviction que "le basket mérite un consensus autour d'une personne". Entretien !
M. Le président, quel est le bilan d'étape de la tournée nationale en prélude de l'élection de la Fédé de basket ?
Le bilan est largement positif, on peut le dire. Comme vous le savez, j'ai été investi par le Cadre de concertation des clubs de façon consensuelle. Ce qui ne signifie pas l'unanimité. Mais dans leur écrasante majorité, les clubs de basket avaient porté leur choix sur ma personne.
A la suite de cette décision, je me suis rendu à l'intérieur du pays. Parce que le basket ne se limite pas seulement à Dakar et dans l'axe Nord. J'ai fait la visite des équipes de Thiès qui m'ont, presque, à l'unanimité, apporté leur soutien. Ensuite, je me suis rendu à Kaolack pour rencontrer les équipes de Kaolack, Kaffrine, Nioro et Gossas. On a bien discuté des problèmes du basket. Et les dirigeants étaient même agréablement surpris par ma visite. Ils disent que c'est la première fois qu'ils voient un responsable du basket se déplacer à l'intérieur du Sénégal pour s'enquérir de leur situation. C'était donc une première.
La semaine dernière, j'étais à Saint-Louis. Dans l'ensemble, c'est très positif. J'ai rencontré les clubs de D2 rétrogradés en troisième division. Ils m'ont tous renouvelé leur soutien. Je suis en train de faire le tour des clubs de Dakar. Pour leur écrasante majorité, je pense que j'ai le soutien total et absolu de tous les clubs de basket.
Qu'est-ce qui s'est passé, pour que dans l'axe Nord, les tendances ne vous soient pas favorables ?
Oui, effectivement, à Louga, Louga Bc a porté son choix sur une autre personne. Je n'ai pas voulu perturber ni créer une division. Moi, mon rôle c'est de rassembler tout le monde. J'ai su, la veille de mon départ pour aller à Saint-Louis, que l'équipe de Louga avait fait son choix pour quelqu'un d'autre. Alors, je n'ai pas voulu aller là-bas pour éviter une crise au sein du club. J'ai appelé le président pour lui dire que je prenais acte de son choix que je respecte. Et que par conséquent, en tant que fédérateur, je n'ai pas jugé nécessaire de m'y rendre pour essayer de créer une division. Parce que ça ne sert à rien d'accéder à la présidence de la fédération par la division.
C'est mon jeune frère, je respecte le choix qui a été fait. C'est le choix d'une équipe. Il y a 21 équipes de National 1 au Sénégal. Et seul Louga a fait le choix de soutenir un autre candidat. Donc ça ne pose pas problème, dès l'instant j'ai le soutien de la presque totalité des autres équipes.
Quel est le programme de campagne pour faire adhérer à votre projet fédéral ?
Le premier point, c'est la gestion du basket par les clubs. Comme je l'ai dit, je ne suis pas un messie. Je n'ai pas la prétention de rester là-bas et de dire que ce sont les personnes, la famille de basket qui est venue me chercher (…) Celui qui veut le basket doit prendre ses propres initiatives. Donc, dans cette gestion du basket, je serai le coordonnateur d'une équipe qui sera composée de l'ensemble des clubs.
Le deuxième point est aussi important. C'est la formation des catégories de jeunes. C'est un problème réel du basket. Sincèrement, il faut cette formation. Sinon, c'est le basket qui va mourir. A ce niveau-là, j'ai même pensé à la création d'une compétition inter-régionale. A Dakar, les petites catégories sont bien gérées par la Ligue. Dans les autres régions, il y en a qui n'ont pas suffisamment d'équipes pour organiser une compétition locale.
On a donc la possibilité de créer des zones. Par exemple à la zone centre, les équipes de Kaolack, Kaffrine, Fatick peuvent se rencontrer dans une compétition zonale. Et l'équipe classée première va venir à Dakar pour un tournoi national de la catégorie. Ce sera valable pour le Nord, le Sud afin de détecter de jeunes talents pour ensuite les encadrer.
Donc en plus de la formation des jeunes, il y aura la formation des encadreurs. Parce qu'à l'intérieur du pays, il y a des gens qui se battent pour encadrer les jeunes, du matin au soir, mais qui ne sont pas très bien formés. Nous avons la possibilité et l'obligation même – c'est une prérogative de la fédération – d'organiser des sessions de formation pour ces encadreurs. Mais je pense qu'il y a même une possibilité de créer une Commission de formation itinérante qui va parcourir l'intérieur du pays pour assurer des formations. Ça va nous permettre d'avoir de bons formateurs. Parce qu'on ne peut pas avoir de bons jeunes, s'il n'y a pas de bons formateurs.
Le troisième point concerne le développement du basket sur toute l'étendue du territoire national. Parce que la pratique ne se limite pas à Dakar et dans l'axe Nord. Il faut le développer à Oussouye, à Matam, à Kédougou, à Bakel, à Kolda et d'autres localités. Moi je ne serai pas un président de fédération qui va rester seulement à Dakar. J'ai pris la peine d'aller à l'intérieur du pays pour m'enquérir de la situation, avant les élections. Et après les élections, je parcourrais également ces localités pour que le basket se développe dans l'intérieur du pays.
Et la participation aux compétitions internationales ?
J'allais en venir. C'est le quatrième point du programme. Car, nous ambitionnons de permettre aux clubs de retrouver les compétitions africaines. A ce niveau là, nous savons que l'absence des clubs s'explique par des problèmes financiers. Nous pensons qu'aujourd'hui, il y a une possibilité que les frais de transport des clubs sénégalais engagés en compétitions internationales soient pris en charge par l'Etat. Comme ça se fait au football. Nous estimons que, dans les saisons à venir, on peut bien retourner en Afrique.
A la limite même, à moins et long terme, créer un basket professionnel. Aujourd'hui, pour certains clubs, le basket est professionnel. Moi je suis le président du basket du Duc. Je sais que je paie des salaires supérieurs à ceux versés aux footballeurs du Duc. C'est valable pour d'autres équipes. Presque la totalité des équipes qui jouent les premiers rôles paient des salaires. Je pense que si on réfléchit ensemble, dans un futur très proche, on peut essayer de trouver comment formaliser, comme ça s'est fait au niveau du football.
Voici les grands axes de mon programme qui concerne également - on ne peut pas l'ignorer - la gestion des équipes nationales. Je suis un homme ambitieux, il nous faut nécessairement retrouver le titre continental. Si nous sommes élus, s'il plaît à Dieu, nous ferons tout pour que le Sénégal reconquière le trophée africain. J'ai l'intime conviction que les moyens et les capacités de retrouver cette première place du podium existent.
Vous prônez l'esprit de fédérateur alors que Mathieu Faye, membre du Cadre est aussi candidat pour le poste que vous briguez ?
Effectivement, le président Mathieu Faye a déclaré sa candidature. C'est une candidature qui me paraît légitime en tant que président de club. Donc on ne peut pas le lui reprocher. J'ai été content de l'entendre dire qu'il n'a ni ambition ni objectif de créer une division au sein du Cadre de concertation.
Nous sommes en train de discuter et, peut-être, dans les prochains jours, une solution sera définitivement trouvée. En tout état de cause, je suis un fédérateur, le basket mérite un consensus autour d'une personne. Nous n'avons pas le droit de continuer à nous chamailler. C'est ça qui a été à l'origine de la situation que nous vivons aujourd'hui. Je lance un appel à tout le monde pour fédérer au lieu de diviser. Ce n'est pas en divisant les clubs qu'on va réussir à fédérer le mouvement associatif autour de sa personne.
Je pense qu'à ce niveau, il n'y a pas de problème majeur. Le président Mathieu est libre de présenter sa candidature, s'il n'y a pas d'accord trouvé entre nous. Mais je reste persuadé qu'une solution sera trouvée dans ce sens.