LE COEUR BATTANT POUR LA CAUSE AFRICAINE

Avec un bonnet de père Noël bien vissé sur la tête et de grosses lunettes de soleil pour bander ses yeux, Moussier Tombola s’est créé un look atypique qui fait de lui un artiste hors du commun. Son style est novateur, conçu sur un fond de comédie musicale avec une chorégraphie adaptée à tous les âges. « Corde à sauter », le titre qui l’a révélé au monde a enregistré plus de 100 millions de vues sur Internet avant d’arriver sur le petit écran.

Pilier du « Samba Show », la vie d’artiste de Moussier Tombola a commencé en 2006 quand il a intégré la « Compagnie Mémoires Vives » en tant que chanteur de R&B. Ibrahima Mbodj de son vrai nom venait d’abandonner sa formation en CAP métallerie-soudure. « J’étais dans cette formation par défaut, car j’étais adolescent et je me cherchais encore », dixit-il.

Puisqu’il lui fallait une activité pour rassurer ses parents sur son avenir, Moussier Tombola s’est lancé sans conviction dans cette formation professionnelle. « Mon cœur battait déjà pour la scène et lorsque j’ai intégré la « Compagnie Mémoires Vives », j’ai tout de suite su que c’est ce qu’il me fallait ».

Ce groupe était composé d’une douzaine d’artistes d’origine étrangère, avec des genres allant du chant au slam en passant par le graff, la danse, la comédie, etc. Le but de la « Compagnie des Mémoires Vives » était « de parler de nos origines et montrer que la mémoire collective est encore vivace en ce qui concerne l’histoire de la traite des Noirs et celle des Tirailleurs sénégalais ».

Dans cette compagnie, Moussier Tombola et ses amis ont utilisé les moyens d’expression à leur portée pour communiquer avec les jeunes sur leurs origines et la place qui est la leur dans le devenir du monde et donc de leur patrie respective.

« Avec la radio, le hip hop, la danse, le graffiti et la comédie, nous avons su transmettre une partie de notre histoire qu’on n’enseigne pas dans les écoles françaises, comme celle sur les Tirailleurs sénégalais et le massacre du camp de Thiaroye ».

Si Moussier Tombola est autant engagé et ancré dans ces racines africaines, c’est qu’il a des parents vaillants qui lui rappellent toujours avec ses autres frères et sœurs d’où ils viennent et qui ils sont réellement.

Dans sa vie d’artiste, le garçon a aussi une idole un peu plus âgé que lui, mais sur qui il s’inspire beaucoup, c’est le facétieux Omar Sy. « J’ai toujours été fasciné par Omar Sy et ce qu’il incarnait. Un grand Sénégalais qui a toujours un gros sourire naturel et qui représente fièrement la communauté, c’est une immense fierté et beaucoup de bonheur.

A sa manière, il a fait tomber beaucoup de préjugés dans la bonne humeur pour changer le regard d’une certaine France sur la communauté black. C’est vraiment un grand modèle pour moi en tout cas, et j’aspire à avoir le même parcours, sinon mieux », se confie-t-il.

En sa qualité d’humoriste et chanteur, Ibrahima Mbodj dit vouloir profiter pleinement de sa double culture occidentale et africaine. Se faire plaisir tout en faisant honneur à ses parents et à « mes deux pays », le Sénégal et la France, tel est son credo. Par ailleurs, il explique un manque terrible de n’avoir pas encore eu l’occasion de se rendre au Sénégal avec la team du « Samba Show » pour donner des spectacles à Dakar et dans les régions.

En attendant, Moussier Tombola nous a fait une confidence sur sa prochaine production intitulée « Tombollywood » qui sera sur le marché dans quelques semaines. C’est aussi une comédie musicale avec des chorégraphies comme à Bollywood pour faire un clin d’œil aux amateurs de films hindous.

Toujours soucieux de faire plaisir aux autres et d’être utile à la communauté, Moussier Tombola a également créé une association baptisée « Tombolove United » pour œuvrer dans l’humanitaire en France et en Afrique. « L’objet de cette association est d’apporter notre aide de façon efficace à ceux qui en ont le plus besoin », confie-t-il. Pour cela, il n’hésitera pas à fédérer, si nécessaire, ses milliers de fans (plus de 500 milles) en France et dans le monde.