LE MARCHÉ DES HLM AU RYTHME DES BONNES AFFAIRES
FETE DE LA TABASKI
L’approche de la fête de la Tabaski se sent partout dans la capitale sénégalaise. Les rues et marchés de Dakar étant tous animés. C’est le cas du marché des Hlm où certains vendeurs se frottent les mains.
Ce matin, aux Hlm, marché très prisé par les Sénégalais, la musique balancée par les chaines à musique des camion- nettes stationnées dans la rue ou des magasins de tissus, chaussures, d’accessoires, etc., pollue l’atmosphère.
A cela s’ajoute le bruit sonore généré par les klaxons des voitures. Malgré la chaleur insupportable, les populations viennent en masse faire leurs achats. Hommes et femmes de toutes les classes d’âge s’orientent vers ce grand bazar pour une meilleure préparation de la Tabaski.
« Durant chaque période de fête de la Korité ou Tabaski, je viens à Dakar, plus précisément aux Hlm, pour faire mes achats », affirme Ndèye Coumba Diop. Selon cette Diourbeloise, c’est le seul marché ou elle peut trouver tout ce dont elle a besoin. Elle n’est pas la seule à approuver le marché des Hlm.
En effet, Maguette Ngom, prise par la joie de l’ambiance et des « tassous » (chants) des vendeurs, confie que cela fait des années qu’elle fait ses achats aux Hlm durant les fêtes et elle n’a jamais été déçue.
Quand on parle de soins de beauté, on pense souvent à la femme, délaissant les hommes, alors qu’eux aussi préparent bien la Tabaski. Tamsir Niane, trouvé en train d’acheter des babouches pour sa tenue de fête, affirme avoir l’embarras du choix.
« Il y a beaucoup de belles choses ici pour les hommes. C’est la raison pour laquelle à l’approche des fêtes de Tabaski et Korité je viens ici pour me procurer des chaussures », dit-il. Quant à M. Diagne, il est venu acheter des chaussures pour ses filles. « Je savais que la bousculade serait très difficile à affronter, c’est pourquoi j’ai dit à ma femme de me laisser venir. J’en profiterai pour me payer une tenue en lin pour le matin de la fête », ajoute-t-il, le sourire aux lèvres.
Depuis l’approche de la fête de Tabaski, certains vendeurs se remplissent bien les poches. Selbé, vendeuse de « brodé », affirme bien écouler sa marchandise. « J’avais un important stock de tissus mais, j’ai presque tout vendu », dit-elle. Donc, malgré la crise économique, la vendeuse rend grâce à Dieu, même si la vente ne marche pas à 100 %. « Sincèrement, je ne me plains pas », assure-t-elle.
Mère Seynabou Seck, vendeuse de « brodé » et ensemble basin, est du même avis. « Vraiment, les gens viennent acheter. On ne sent pas qu’il y a la crise. J’ai vendu tout le stock d’en- sembles que j’avais. Je vais même aller en chercher un autre », signale-t-elle.
Juste à côté d’elle, Mame Diarra Diop tient une table remplie de bijoux en plaqué or, fétiches, boucles d’oreilles, bagues, entre autres accessoires. « Mes plaqués se vendent très bien. Les jeunes filles et les dames viennent toutes en payer », précise-t-elle.
À quelques mètres de cette commerçante, se sont installés ses col- lègues, Moussa Ndiaye, vendeur de babouches pour enfants, Marième, vendeuse de crèmes glaces, et Astou, vendeuse de perruques. Ils soutiennent, eux aussi, bien écouler leurs produits. Toutefois, tout le monde ne se frottent pas les mains.
« Les clients ne viennent plus comme les fêtes précédentes. C’est la crise économique ; il n’y a pas d’argent. Je pense que d’ici le jour de la Tabaski les choses changeront », espère-t-elle. Coumba qui tient la place d’à côté relate les mêmes faits. Elles ne sont pas les seules. Ousmane et Abdoulaye soutiennent les mêmes propos.
Tendances couleurs et strass
Les femmes sont les plus nombreuses à venir faire leurs achats au marché des Hlm. Raison pour laquelle les vendeurs cherchent à leur faire plaisir en jouant sur la mode. Pape Mor, vendeur d’accessoires, affirme que les colliers qui sont à la tendance sont les colliers « ras de cou ». Mactar Dieng qui exerce le même métier appui les propos de son ami.
D’après lui, les jeunes filles qui constituent sa clientèles n’achètent que les colliers « ras de cou ». A chaque année, ses modèles et tendances. Pour les tenues, les femmes ne font plus de « gros fils », mais du « damina 217 », fait savoir Modou Ngingue, tailleur au marché des Hlm. Mor Sané, qui occupe la place suivante est du même avis.
Toutefois, ces derniers se disent extenués du fait de passer la nuit au marché depuis 15 jours afin de pouvoir terminer à temps les commandes de leurs clients et ce, malgré les coupures d’électricité...