Le point des accords pour le développement bloque les négociations, vieilles déjà de 10 ans
ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE ENTRE EUROPEENS ET AFRICAINS
Et l’on reparle des accords de partenariat économiques (Ape). Les négociations qui ont déjà duré 10 ans se poursuivent toujours pour les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Les discussions entre l’Union européenne et ces Etats africains stagnent autour du montant des accords pour le développement. Une sorte de compensation sous forme d’investissements demandée par les Africains.
Dix ans après leur début, les négociations entre Européens et Africains sur les accords de partenariat économique (Ape) n’arrivent toujours pas à connaître une issue. Le dernier facteur bloquant révélé est une mésentente des deux parties sur le montant de la somme que l’Union européenne (Ue) doit verser en guise de compensation sous forme d’investissements aux Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il est appelé accords de développement.
Ce que demande ces Etats de l’Afrique de l’Ouest, c’est une somme avoisinant 100 milliards de francs Cfa. Selon l’ambassadeur du Sénégal à l’Ue, cette somme représente un système de compensation. «Nous avons demandé à ce qu’il y ait au moment où les Ape vont entrer en vigueur des mesures d’accompagnement sous forme d’investissements massifs pour combler les manques à gagner des Etats ouest-africains», a explique Amadou Diop.
Ce qui laisse entrevoir un vœu pour les Africains de se doter d’un instrument pour amortir l’impact de l’ouverture de leur marché aux industries européennes. L’Ue n’est pas contre le principe. Toutefois après avoir effectué des évaluations, elle a proposé des investissements à hauteur d’environ 410 milliards de francs Cfa. Ce qui ne représente même pas la moitié de la somme demandée par les Africains.
Les Acp font référence à des accords commerciaux proposés par les Européens dans le but de développer le libre échange entre l’Ue et les pays dits «Afrique, Caraïbes, Pacifique» (Acp). Au début, en 2003, presque tous les pays concernés avaient dit un niet catégorique. Cependant, quelque temps après, certains pays comme la Côte d’Ivoire ont décidé de faire chemin à part et de signer avec l’Ue des accords intérimaires. Pour se mettre à l’abri de telles divisions qui ne feraient que fragiliser les économies de certains pays, les membres de la Cedeao se sont joints à la Mauritanie pour mettre sur place le Groupement régional de négociations pour les Ape.
Le président du Comité de suivi Acp-Ue pense, quant à lui, que les Ape visent un objectif noble qui est celui d’aider «l’intégration des pays en voie de développement dans l’économie mondiale». Xavier Verboven n’a pas voulu entrer dans les détails des accords pour le développement : «Je suis bien conscient que c’est un sujet très sensible». Cependant, il est quand même en adéquation avec les Africains sur le fait que les Ape ne doivent pas seulement se limiter au commerce. «Le commerce ne doit pas être une fin en soi. Il doit faire partie d’une stratégie ayant pour but un développement durable», a-t-il confié.
Dans le but de trouver une solution et d’aider à trouver un terrain d’entente, l’ambassadeur représentant du Sénégal à l’Ue et le président du Comité de suivi Acp-Ue sont unanimes sur le rôle que doit jouer la société civile qu’ils ont invitée à plus s’investir.