LE SÉNÉGAL COMPTE SES MORTS
Naufrage d'un bateau de migrants au large des côtes libyennes : Après les 13 victimes originaires de Makakolibantan, 17 disparus sont annoncés à Goudiry

Alors qu'on n'a pas encore fini de pleurer les morts de Makakolibantan, voilà qu'on nous signale la disparition de 17 autres jeunes Sénégalais, cette fois-ci originaires du département de Goudiry (Tambacounda). Une situation que déplore le point focal du Conseil national de la jeunesse qui dit attendre l'État du Sénégal sur un bilan exact de la situation.
Le département de Goudiry a jusque-là, enregistré le plus important nombre de disparus dans le naufrage du navire qui transportait des candidats à l'émigration clandestine. 17 morts, c'est le chiffre donné par les populations, qui ont dit perdre leurs fils dans les eaux méditerranéennes.
Après Makakolibantan, situé dans le département de Tambacounda et qui avait enregistré 13 morts dans le naufrage, le département de Goudiry vient de battre le record des pertes en vies humaines dans ce même accident en mer. Du moins, jusque-là, car les autorités n'arrivent toujours pas à avancer des chiffres exacts. 17 jeunes, recensés dans le Goudiry, sont déclarés morts dans la Méditerranée.
Plus précisément, l'on indique que ces jeunes sont des localités de Kothiary, de Séno, de Touldéthiékoye, de Goudiry centre ou encore de Aïnoumadi. Ces précisions sont de Ibrahima Traoré, président du Conseil régional de la jeunesse de Tambacounda et point focal du Cnj, chargé des questions de migration.
Selon lui, ces départs massifs vers l'Europe traduisent un réel échec de la politique de l'emploi des autorités nationales. "C'est un véritable échec", déplore le patron des jeunes, atterré par les nombreuses et répétitives pertes en vies humaines signalées ça et là.
Depuis la réapparition du phénomène de l'émigration clandestine, beaucoup de cas de morts sont notés dans la région de Tamba qui semble avoir enregistré le plus lourd tribut. Suffisant pour Ibrahima Traoré de mettre l'État devant ses responsabilités, en lui demandant le bilan de la situation.
Sauf que l'État ne semble pas être en mesure de fournir des chiffres, relatifs à ce drame de la Méditerranée. En effet, interpellé jeudi par les députés à l'Assemblée nationale, le ministre des Forces armées qui représentait son homologue des Affaires étrangères, reconnaissait l'incapacité du gouvernement à disposer de chiffres fiables.
"A ce jour, le gouvernement du Sénégal ne peut dire avec exactitude le nombre de Sénégalais qui ont perdu la vie dans ce naufrage", avouait Augustin Tine.