LE SÉNÉGAL VOTE L’INTERDICTION
PRODUCTION ET CIRCULATION DES SACHETS PLASTIQUES DE MOINS DE 30 MICRONS

Dans le souci de la préservation de l’environnement, le Sénégal a adopté hier une loi interdisant la production, l’importation et la détention de sachets de faible micronnage. Le ministre de l’Environnement et du développement durable espère ainsi changer les comportements tant au niveau des industriels que chez les populations.
Depuis hier, il est interdit au Sénégal de produire, d’importer, de détenir ou de distribuer des sachets plastiques d’une épaisseur égale ou supérieure à 30 microns. C’est-à-dire les petits sachets très légers le plus souvent utilisés dans le commerce en détail. La loi a été adoptée hier par l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Environnement et du développement durable a souligné que près de cinq millions de sachets sont abandonnés dans la nature.
Ils occasionnent des désagréments dans le cadre de vie des populations, sur l’environnement et la santé. Abdoulaye Baldé a expliqué aux députés, qui ont souhaité une portée plus générale à cette loi, que ce texte est une porte d’entrée pour la mise en place d’une chaîne complète de valorisation des déchets plastiques.
«Le projet de loi privilégie une solution médiane consistant non pas à bannir le plastique (ruine pour l’économie) mais à normaliser la production et l’importation des sachets plastiques de qualité supérieure résistants et réutilisables», a-t-il expliqué en commission.
Après l’adoption de la loi, il a ajouté : «Les industriels ont l’obligation de mettre en place, des points de collecte pour que les consommateurs puissent avoir le réflexe de jeter dans des endroits dédiés, les déchets plastiques. Le plus important, ce ne sont pas les sanctions mais le changement de comportement, que les gens mettent les déchets plastiques dans les endroits dédiés et que les industriels produisent des plastiques réutilisables qui ne sont pas donnés gratuitement.»
D’après le ministre, cette loi n’entravera pas les activités des industries qui évoluent dans le plastique puisque n’interdisant que le faible micronnage. De plus, la mise en place des points de collecte règle le problème de la fourniture en matière première. Les populations et les industriels auront six mois, à compter de la publication dans le journal officiel, pour se conformer à la loi.
A défaut, des sanctions sont applicables ainsi que le principe de responsabilité pénale des personnes morales. Seulement, a souligné M. Baldé, la sensibilisation est privilégiée.