LES USAGERS COMPRÉHENSIFS, EN ATTENDANT L’ÉCHANGEUR DE L’EMERGENCE
DEMOLITION DU PONT SENEGAL 92 AUJOURD’HUI

Le «Pont Sénégal 92» va être démoli aujourd’hui, après plus de 20 ans d’existence. Une décision prise par les autorités pour faire place à un pont plus moderne puisqu’il est prévu un échangeur à trèfles pour relier Grand Yoff à Grand Médine. Les travaux vont durer 12 mois. Les usagers font déjà preuve de compréhension, espérant la fin des désagréments avec «l’échangeur de l’Emergence».
Ce vendredi, vers 11 heures, le bruit incessant des moteurs des voitures qui empruntent l’autoroute Seydina Limamoulaye résonne encore sous le «Pont Sénégal 92», érigé alors que notre pays accueillait la Coupe d’Afrique des nations de football en 1992.
Un vacarme accentué par les coups de klaxon des automobilistes qui alertent les piétons enjambant les murets de séparation de l’autoroute pour passer d’un côté à l’autre ; mettant ainsi en danger leur intégrité physique.
Les plus prudents ont besoin de faire quelques pas pour se faire frayer un chemin par les bonhommes de la route positionnés pour réguler la circulation. Dans ce jeu de cache-cache qui rythme quotidiennement cette zone très fréquentée, le «Pont Sénégal 92» défie encore les lourdes charges.
Causer le moins de désagréments possible
Emprunter l’édifice usé par l’âge sera bientôt un vieux souvenir dans la mesure où l’infrastructure vit ses dernières heures avant sa démolition prévue aujourd’hui, après plus de deux décennies d’existence et surtout après une période qui a fait craindre pour la sécurité des usagers.
Aux alentours, le dispositif est en place pour faire face aux éventuels désagréments qui découleront de cette démolition. Les engins ont déjà pris position sur les lieux pour construire les bretelles de contournement qui seront aménagés à cet effet afin d’assurer la fluidité du trafic.
Entre les interpellations des ouvriers et les instructions données à d’autres, Moussa Sèye, ingénieur et conducteur des travaux de la Compagnie sahélienne d’entreprises (Cse) en charge du chantier, explique que tout est mis en œuvre pour causer le moins d’ennuis possibles aux usagers.
« Nous sommes en train de mettre en place le plan de déviation que nous allons terminer aujourd’hui (Ndlr, hier). Nous avons déjà ouvert la bretelle de Grand Médine devant servir de déviation et qui va également être une route du projet » (lire encadré sur le plan de déviation). Une nouvelle infrastructure mise en place pour compléter le processus qui compte également une première bretelle « finalisée depuis trois jours ».
Ce dispositif permettra d’avoir une plus ample mobilité, puisque la circulation se « fera à sens unique sur des bretelles à deux voies », alors que véhicules et piétons se bousculaient sur le pont vétuste. La circulation sera également facilitée, selon M. Sèye, par les agents positionnés sur les deux intersections de l’autoroute pour un passage alternée sur les deux trajets.
Des automobilistes compréhensifs
Les travaux du futur «échangeur de l’Emergence» sont prévus pour une durée de 12 mois, renseigne l’ingénieur. Une période pendant laquelle les conséquences de la démolition se feront ressentir. En particulier par les chauffeurs de la gare routière qui jouxte le pont. Les transporteurs seront déguerpis pour être relogés un peu plus loin, aux abords du stade Léopold Sédar Senghor.
Entre les voitures, l’on s’affaire ici à vider les lieux pour se conformer à la décision de l’autorité publique visant, à travers la réorganisation du trafic dans cette démolition, le bonheur des citoyens. « Nous faisons partie d’un ensemble qu’est le Sénégal. Et nous nous conformerons à toute décision visant à améliorer le quotidien des citoyens », a déclaré Serigne Thiaw, secrétaire général du Regroupement des chauffeurs de la gare routière.
Et selon lui, la construction de «l’échangeur de l’Emergence» milite en cette faveur. Seulement, les chauffeurs soutiennent que l’endroit qui leur a été affecté pour accueillir leurs activités est exigu. Une situation tout de même gérable, d’après les automobilistes qui assurent être en mesure de trouver la parade pour mieux s’organiser afin de poursuivre convenablement leurs activités.
Dans ce sens, ils ont rencontré, jeudi, le sous-préfet des Parcelles assainies et le maire de la commune de Patte d’Oie. « C’est pour préparer le voisinage puisque nous quittons la commune de Grand Yoff, où nous avons fait plus de 20 ans », pour s’installer dans la commune voisine.
Les autres usagers de la route, conducteurs et passagers, se félicitent également de la construction du nouvel échangeur. Ils ont à l’esprit les longues files de voitures qui se bousculent sur le pont aux heures de pointe, M. Fall, au volant de son véhicule, soutient que quel que soit la durée des travaux, c’est une bonne chose de remplacer le pont Sénégal 92.
« Les gens doivent prendre leur mal en patience et permettre de bien faire les choses. Surtout que c’est pour laisser place à une infrastructure plus moderne et qui va faciliter le trajet ». Ce que semblent dire également ces passagers, lesquels s’inquiètent de la vétusté de l’ouvrage.
D’où leur souhait de voir s’ériger la nouvelle infrastructure en lieu et place du pont. En attendant, ce seront 12 mois à se familiariser avec le circuit provisoire mis en place pour enjamber l’autoroute et relier les deux parties de la capitale.