MÉDECINS MILITAIRES EN COLÈRE
AUGMENTATION DE SALAIRES DANS L’ARMÉE ET LA GENDARMERIE

Quatre jours seulement après l’application du décret portant amélioration des conditions de vie et de travail des officiers, sous-officiers et élèves officiers militaires et de la gendarmerie, les médecins militaires ruent dans les brancards. Ils crient au scandale et dénoncent la mesure qui ne les prend pas en compte. Vont-ils ranger les blouses ou faire fi de leur droit de réserve ? Les jours à venir nous édifierons.
À peine signé par le Président Macky Sall, le décret portant hausse des pécules des écoles militaires, de la solde spéciale et de l’indemnité de charge militaire et portant création d’une indemnité de responsabilité ou de commandement, d’une prime d’astreinte et d’une prime de qualification, des voix se font entendre dans la grande muette. Laissés en rade par cette mesure, des médecins militaires commencent à râler et à crier au scandale. Selon nos informations, les médecins militaires qui ont un rang de colonel pour la plupart ont été zappés par ce décret. Pourtant, dans leurs rangs il y a des agrégés de médecine (avec un niveau d’études équivalant à Bac+12) des doctorants contrairement à certains officiers qui n’ont que des diplômes d’écoles militaires équivalant à Bac+5) qui ont pourtant bénéficié des largesses du chef de l’Etat.
Responsables et chefs de services dans les hôpitaux (ils sont une trentaine à l’hôpital Principal) les médecins militaires ne comprennent pas ce qui a motivé la décision du président de la République. Ils trouvent injuste et discriminatoire le traitement de Macky Sall à leur endroit. «A la lecture du décret, on ne peut qu’être indigné. Si l’exhaustivité a été recherchée au point de prendre en compte les personnels navigants, les ingénieurs entre autres, on ne peut pas accepter de ne pas voir y figurer les médecins du service de santé des armées. Si la qualification fait partie des critères, les officiers de santé ne peuvent être exclus des ayants droit», pestent les blouses blanches militaires. Une part belle a été faite aux titulaires du Brevet de l’École de guerre. Ce qui montre que ce sont les fantassins qui ont rédigé le décret.
«Comment peut-on ignorer à travers cette mesure les médecins militaires», s’interroge un toubib rencontré dans le hall d’un hôpital. Traitement injuste et inégalitaire Cette situation risque de déteindre sur les relations entre les médecins militaires et le Chef d’Etat major général des Armées (Cemga) Mamadou Sow. À en croire nos sources, le Général Sow n’a pas une grande considération pour ce corps militaire depuis sa nomination. Qu’est-ce qui explique cette attitude ? Mystère. Ce dont ils sont certains, c’est que le Cemga n’a jamais prononcé le nom des médecins militaires. Le Général Mamadou Sow, selon nous sources, déclare souvent : «(…)
VOUS AUTRES ETRANGERS QUI VIVEZ PARMI NOUS»
Les primes de qualification encouragent les officiers titulaires de diplômes obtenus dans des écoles d’enseignement militaire supérieur. Ces officiers qui bénéficient aujourd’hui de ces primes, ne sont pas plus méritants que ceux de la santé. «Ce sont les derniers des promotions des écoles militaires d’enseignement supérieur. Leur niveau d’étude n’arrive pas à la cheville de celui des médecins militaires qui comptent des agrégés dans leurs rangs». Nos informateurs sont d’avis que le mal va plus se faire sentir chez les hommes de troupe. Toujours à la première ligne d’attaque sur le théâtre des opérations, les hommes de troupe ne savent plus à quel saint se vouer face à cette «discrimination». Toutefois, selon des sources dignes de foi, cette hausse des salaires des officiers qui devrait être appliquée depuis le 1er avril dernier, va être difficilement applicable cette année du fait du diktat des bailleurs de fonds (Fmi et Banque mondiale).