ME SIDIKI KABA ECARTE LA THESE D’UNE SANCTION
MUTATION DU JUGE YAYA DIA DE LA CREI A LA COUR D’APPEL DE ZIGUINCHOR

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba a écarté la thèse d’une sanction dans l’affaire du juge Yaya Amadou Dia. Il s’agit de cet assesseur du président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), qui avait démissionné en pleine audience et qui vient d’être muté à la Cour d’appel de Ziguinchor.
Ce n’est pas une sanction, la mutation du juge Yaya Amadou Dia, l’assesseur du président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), qui avait démissionné en pleine audience, après un échange houleux avec le président de ladite juridiction, Henri Grégoire Diop. C’est ce qu’a précisé, hier, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba.
En effet, s’exprimant sur la question à l’occasion de la cérémonie d’installation du Comité national de médiation et de conciliation, le vice-président du Conseil supérieur de la magistrature a tenu à lever toute équivoque quant à la mutation de Yaya Amadou Dia à la Cour d’appel de Ziguinchor qui n’a pas encore démarré ses activités.
«Ziguinchor fait partie des régions du Sénégal comme toute autre région. Quand on affecte un fonctionnaire à Tambacounda, à Sédhiou ou à Kédougou, on dit que c’est une sanction. Il faudrait qu’on dépasse cette étape-là. Comprendre que le territoire national est un territoire qui doit recevoir le travail et l’affectation de tous les agents de l’administration et les fonctionnaires du Sénégal», a confié Sidiki Kaba, avant de rappeler que la personne même qui a remplacé le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly, premier président de la Cour suprême du Sénégal, est aussi promu comme Procureur général près la Cour d’appel de Ziguinchor.
La nouvelle mission assignée aux juges
«Je vous rappelle que la Cour d’appel de Ziguinchor existe, les travaux de finition sont en cours, au mois de mai, plus tard en fin juin, tout se terminera. Ce n’est pas une juridiction fantôme», a-t-il précisé.
Revenant sur le Comité national de médiation et de conciliation, le Garde des Sceaux souligne que l’effet immédiat recherché est le désengorgement des tribunaux du contentieux commercial et l’exécution efficace des contrats. «Le rôle du juge a évolué. Sa mission n’est plus seulement de dire le droit, mais de contribuer à la paix sociale. Il peut la remplir en mettant les parties sur l’orbite d’une solution négociée et consensuelle, garante de cette paix sociale», a expliqué Me Sidiki Kaba, non sans annoncer que ce processus de planification du projet de médiation et de conciliation a permis de constater que ce sont tous les acteurs, magistrats, greffiers, avocats, notaires, comptables, experts agréés et médiateurs, qui veulent participer, ensemble, à l’élaboration d’une justice humaine, sereine et constructive.
Toutefois, le ministre de la Justice est convaincu que cette médiation ou conciliation ne peut exister qu’avec «l’adhésion des parties prenantes, en particulier des avocats, garants de l’intérêt des parties durant le processus de médiation et rédaction d’un éventuel protocole d’accord».