MOUSTAPHA CISSÉ LÔ THÉORISE LE "NON"
RÉDUCTION DU MANDAT PRÉSIDENTIEL À CINQ ANS

Il ne bouge pas d’un iota pour ce qui est de la réduction du mandat du président de la République à cinq ans. A Rufisque où il était ce week-end, Moustapha Cissé Lô se fait le chantre du « non » et se projette en 2019.
Moustapha Cissé Lô théorise déjà le non en cas de référendum sur la réduction du mandat présidentiel. Foncièrement opposé à un mandat de cinq ans, comme le souhaite le chef de l’Etat Macky Sall, le vice-président de l’Assemblée nationale est resté ferme sur ses positions.
« Si le président vous fait une proposition pour la réduction de son mandat, vous de l’Apr dites non. Nous voulons sept ans renouvelables une fois », a claironné le responsable de l’Apr, ce week-end au jardin public de Rufisque, à l’occasion du meeting organisé par le Comité de relance et d’animation du parti (Crap), une frange des républicains du département.
Cissé Lô ne fait pas de 2017 une année de référence pour l’organisation de la prochaine présidentielle, mais plutôt 2019. Car, il s’agit avant tout, selon le député, du respect de la Constitution qui dispose que le président de la République est élu pour sept ans, renouvelable une seule fois.
« Macky Sall est élu à la suite d’une révision constitutionnelle. Donc élu pour sept ans. Il a prêté serment, il faut que son mandat court jusqu’à son terme. Ceux qui sont pressés d’aller aux élections qu’ils soient alliés ou de l’opposition, ils ne racontent que des histoires. On ne peut pas faire rétroagir une loi », a martelé Cissé Lô.
Pour le député, cette réduction du mandat est une brèche ouverte pour que d’autres après le président Macky Sall puissent se servir de la Constitution et la tripatouiller. « Si on donne carte blanche au président pour faire diminuer son mandat de deux ans, à son deuxième mandat, il peut ajouter trois ans.
Mais, s’il ne le fait pas, son prédécesseur (...) peut dire qu’il ne croit pas aux cinq ans, il peut entamer une révision de la constitution par voie référendaire et faire ajouter trois ans pour un mandat de huit ans », a expliqué Moustapha Cissé Lô.
Sur un autre registre, le député de l’Apr a exhorté ses camarades de Rufisque à faire preuve d’ouverture, leur rappelant que la politique c’est surtout l’addition et non la soustraction. « Il faudrait quand même que ceux qui sont venus nous rejoindre, quel que soit leur poids, puissent intégrer ceux qui étaient là et travailler avec eux. C’est une recommandation forte du président Macky Sall ».
Ce constat fait suite à la non-présence des responsables à ce meeting de l’Apr tels que le ministre Oumar Guèye, le président du Conseil départemental Souleymane Ndoye ainsi que d’autres élus du département. A ceux qui se réclament « militants de la première heure », il leur a rappelé qu’une oreille attentive leur sera toujours prêtée. « Le président compte sur votre soutien, vos suggestions et vos remarques », a dit Cissé Lô.
Le coordonnateur du Crap, Demba Diallo, s’est offusqué du fait qu’à cause des divisions internes qu’il y a au sein de leur parti, la mairie de Rufisque est aux mains de l’opposition. Pour lui, c’est un fait inédit depuis les indépendances. Pour Balla Diop du Cojer, certains responsables du département ont failli à leur mission. Puisqu’ils devaient être au devant de toutes les activités politiques de l’Apr dans le département.
Outre Moustapha Cissé Lô, la responsable des femmes de l’Apr, Marième Badiane, étaient présente à cette rencontre ainsi que Alioune Mara, le directeur du Patrimoine bâti.