OGO KANTE TUE CHEIKH MBACKE BA, POUR 300 FRANCS
CRIME A RUFISQUE

La gare routière des taxis-clandos de Bargny sise à proximité de la mairie de Rufisque a abrité, hier, une scène de pugilat entre deux marchands ambulants de compacts disques (Cd). L’un a trouvé la mort dans la bagarre. Tandis que le mis en cause a été interpellé puis gardé à vue au commissariat de police de la ville.
Un coup de couteau flanqué au cou ayant sectionné les muscles, les vaisseaux, et un autre asséné à la poitrine qui a perforé le poumon gauche. C’est le supplice que le nommé Ogo Kanté, vendeur de compacts disques (Cd), a fait subir, hier, aux environs de midi, à son collègue, Cheikh Mbacké Ba.
Selon des témoins du drame, tout serait parti d’une prise de bec entre les deux marchands ambulants dans la matinée d’avant-hier, lundi 30 mars. L’un s’appelle Ogo Kanté, 25 ans, et l’autre se nomme Cheikh Mbacké Ba, 29 ans.
Leur motif de leur échange de propos durs serait lié à une histoire de 300 francs. Mais, craignant le pire, des gens inter viennent et séparent les vendeurs de Cd qui sont pourtant des voisins dans le garage des taxis-clandos.
Ruminant sa colère, Kanté retourne au garage le lendemain (hier mardi) avec un couteau long de plus de 7 cm qu’il dissimule sous ses habits et provoque à nouveau son collègue, Ba. Une dispute éclate entre eux. Kanté profite de la mauvaise posture du garçon et lui flanque deux coups de couteau.
L’un atteint le cou du jeune homme lui sectionnant les muscles et les vaisseaux. Tandis que le second coup de couteau atterrit sur sa poitrine et lui perfore le poumon gauche. Il accuse alors le coup, titube et se tient les parties ensanglantées. Il fixe longuement du regard son bourreau, s’écroule brusquement au sol et agonise. Il se débat par terre, s’étire, révulse les yeux et rend l’âme.
Outrés par la mort tragique de leur collègue, dit-on, des marchands crient à la vengeance et se lancent aux trousses du mis en cause pour le lyncher à mort. Mais, un policier de faction sur la circulation routière, accourt, s’interpose et parvient à extirper le présumé criminel des mains de la foule en furie. Il le conduit ensuite au commissariat de police de la ville de Rufisque.
Alors que le corps sans vie de Cheikh Mbacké Ba a été déposé par les sapeurs pompiers à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins d’une autopsie. Il y a de fortes chances que le mis en cause soit traduit devant la cour d’assises pour le délit de meurtre commis avec préméditation et avec usage d’arme blanche (couteau long de plus de 7 centimètres). D’autres sources parlent carrément du délit d’assassinat.
«C’est un acte commis avec prémé- ditation. Le mis en cause – revenant de chez lui le lendemain de son altercation avec Ba – détenait par-devers lui un couteau. Ce qui démontre à merveille la volonté manifeste du jeune homme de faire très mal avec l’arme blanche.
Il s’est battu avec la victime à cause de 300 francs la veille avant que des gens n’interviennent pour les séparer. Il lui a administré, de sang froid, les deux coups de couteau à des parties sensibles du corps (cou et poitrine) de son collègue de vendeur de compacts disques (Cd). Il s’est préparé en conséquence lorsqu’il retournait à son lieu de travail. Par conséquent, l’intention de tuer était déjà là.
D’où le délit d’assassinat retenu contre lui», nous signalent nos informateurs. Qui nous apprennent que l’arme du crime a été retrouvée et placée sous scellé. Le vendeur de Cd Ogo Kanté, originaire de la région de Louga, devrait être entendu sur procès verbal aujourd’hui avant d’être déféré au parquet pour assassinat par la police de la ville.
Il est célibataire et sans enfant domicilié au quartier Arafat. Il est resté de marbre dans la chambre de sûreté du commissariat après son forfait. Pas une seule goutte de larmes ou une once d’attitude de regret pour déplorer son geste, dit-on.
«Il était pieux, très propre et respectueux»
Des collègues du défunt ont défilé, hier, devant les enquêteurs policiers en service au commissariat de la ville de Rufisque pour té- moigner de la politesse et de la piété de la victime. «Cheikh Mbacké Ba était pieux, très propre et respectueux à l’égard de tout le monde. Il faisait chaque fois ses ablutions avant de prier et s’entendait avec les gens.
Il avait tout le temps les écouteurs de son téléphone portable collés à l’oreille pour écouter des zikrs (invocations des noms d’Allah) à longueur de journée». Le défunt est en 1986 à Mbacké. Il est célibataire et sans enfant. Il vivait au quartier Diorké Chérif de la commune de Rufisque.