OUATTARA INAUGURE L'AUTOROUTE ABIDJAN-YAMOUSSOUKRO, COMMENCÉE EN 1975
YAMOUSSOUKRO (Côte d'Ivoire), 11 déc 2013 (AFP) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a inauguré mercredi l'autoroute du Nord, qui relie Abidjan à Yamoussoukro, les capitales économique et politique de la Côte d'Ivoire, dont les premiers travaux avaient débuté en 1975.
Environ 60% de l'autoroute, soit 140 kilomètres sur une longueur totale de 230, avaient été construits sous Félix Houphouët-Boigny, qualifié de "père fondateur de la Côte d'Ivoire", président depuis l'indépendance en 1960, qui avait inauguré le premier tronçon en 1981.
M. Houphouët-Boigny avait fait de Yamoussoukro, sa ville natale, la capitale politique ivoirienne en 1983. Mais d'importantes difficultés économiques, après deux décennies de croissance continue, l'avaient notamment empêché de terminer l'ouvrage.
"Ce projet est l'un des rares, sinon le seul, qu'il n'a pas pu achever avant de nous quitter", a observé Alassane Ouattara, le dernier Premier ministre d'Houphët-Boigny, de 1990 jusqu'au décès de ce dernier en 1993.
"Trente-deux ans plus tard, c'est avec un sentiment de fierté que nous allons enfin faire de son rêve une réalité", a ajouté l'actuel chef de l'Etat ivoirien, pour qui l'autoroute permettra d'"accroître le désenclavement" du centre et du nord du pays, dont il est issu.
Le lancement des travaux du deuxième tronçon, soit les 90 derniers kilomètres jusqu'à Yamoussoukro, avaient été lancés sous Laurent Gbagbo, l'ancien président, en 2007, sans être terminés, en raison de la crise politico-militaire ayant touché la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011, quand le pays était coupé entre un Nord hostile à l'ancien régime et un Sud qui lui était favorable.
Les travaux ont coûté 180 milliards de francs CFA (275 millions d'euros), financés notamment par la banque islamique de développement et par l'Opep.
Le premier tronçon de l'autoroute a également été rénové, pour un coût additionnel de 35 milliards de FCFA (53 millions d'euros), supporté par les bailleurs locaux, selon Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques.
D'après M. Ouattara, l'axe du Nord, "moderne", est doté de vidéosurveillance, de radars de vitesse, d'une police et d'une gendarmerie autoroutières "bien équipées" et de centre médicaux permettant la prise en charge rapide d'éventuels accidentés.
Plus d'une trentaine de personnes sont mortes dans trois accidents dûs à des dépassements dangereux sur le premier tronçon de l'autoroute, alors non achevé, le week-end dernier.
Fin novembre, le président ivoirien a annoncé la construction d'une autoroute Yamoussoukro-Bouaké, la deuxième ville du pays, sinistrée économiquement.