PILOTE BARR MENACE DE DISPARAITRE APRES DOUN BABA DIEYE ET KEUR BERNARD
Publication 07/02/2014
SAINT-LOUIS - La frange côtière de la région de Saint-Louis est attaquée, depuis 2012, par le phénomène d’érosion côtière. Phénomène qui, dans certains sites, représente une réelle menace pour les villages situés dans la communauté rurale de Ndiébène Gandiol.
En effet, après l’aménagement d’un canal de délestage de 4 km en 2003 sur la flèche sableuse, la mer a entraîné l’extension de cette ouverture artificielle sur la Langue de Barbarie qui séparait cette bande de terre et le fleuve. Celle-ci a atteint plus de 2,2 km en 2012. Dès lors, des phénomènes d’érosion sont apparus sur la berge faisant face.
«En octobre 2012, une nouvelle brèche s’est formée au sud du canal provoquant des modifications de l’hydrodynamique dans tout le secteur. C’est ainsi que des villages sont abandonnés peu à peu dans la zone», renseigne le Président de la communauté rurale (Pcr) de Ndièbène Gandiol, Pape Cheikh Thiam.
Ce dernier qui a reçu hier, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mor Ngom qui était en déplacement dans la région de Saint-Louis, a profité de l’occasion pour faire part de son inquiétude face à cette menace qui ne cesse de rayer de la carte les villages situés dans cette communauté rurale.
Parmi ces villages qui n’ont pas pu résister à l’eau, il y a celui de Doun Baba Dièye. Ce village traditionnel créé en 1679 a perdu environ 200 m de large avec l’avancée de la mer. Le village, actuellement, est abandonné car englouti par les eaux. Outre Doun Baba Dièye, il y a aussi le village de Keur Bernard situé dans la même localité qui est, lui aussi, abandonné du fait de l’érosion. Les campements «El Falo» et «Ocean et Savane» ont disparu. «De ces deux campements, il ne reste que des débris», annonce le Pcr de Ndièbène Gandiol Pape Cheikh Thiam.
Aujourd’hui, c’est le village Pilote Barre qui est menacé. Ce village traditionnel de 1700 habitants est en train de vivre la même histoire que Doun Baba Dièye. Situé en face de la nouvelle brèche, au sud de Doun Baba Dièye, Pilote Barr est confronté, du fait de la rupture de la Langue de Barbarie, à de fortes houles. Ceci entraîne une érosion généralisée de la berge qui menace l’existence du village. D’après le Pcr Pape Cheikh Thiam, «personne n’aurait pu imaginer qu’un jour cela arriverait».
A Pilote Barr, il ne reste que plus quelques maisons, les autres sont emportées par les eaux. Et d’autres sur le point de l’être. Cette situation met les habitants de Pilote dans le désarroi total, qui demandent appui et assistance au gouvernement du Sénégal.
