PLAIDOYER POUR UNE AUGMENTATION DE LA TAXE ET DU PRIX DE LA CIGARETTE
CELEBRATION DE LA JOURNEE MONDIALE SANS TABAC
La journée mondiale sans tabac est célébrée ce 31 mai sur le thème « augmenter les taxes sur le tabac ». En conférence de presse hier, des membres de la société civile et des agents du ministère de la Santé ont plaidé pour une augmentation des taxes et du prix du tabac afin de décourager les fumeurs.
En prélude à la journée mondiale sans tabac prévue aujourd’hui, des membres de la société civile et des agents du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont fait un plaidoyer pour une augmentation significative de la taxe sur le tabac. Ils ont aussi invité les gouvernements de l’Uemoa et de la Cedeao à changer le système de taxation en Afrique de l’Ouest.
Dans sa présentation intitulée « une taxation plus forte et plus efficace des produits du tabac », Mme Nafissatou Baldé Sow du Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) a indiqué que l’augmentation des taxes ou du prix de la cigarette per- met de réduire la consommation du tabac chez les fumeurs.
En reprenant les statistiques de l’Oms, Dr Oumar Ba, point focal de la lutte anti-tabac au ministère de la Santé, a révélé qu’une augmentation des prix de la cigarette de 10% sur le paquet de cigarettes entraîne une baisse de consommation de 4%. « Mieux cela découragerait les futurs fumeurs et les jeunes, en particulier les élèves », a soutenu Dr Ba qui a rappelé que le Sénégal a plafonné pour ce qui est du taux de taxation fixé par l’Uemoa et la Cedeao.
« Ce taux est de 45% », a-t-il signalé. « Il faut cependant que le Sénégal fasse un plaidoyer pour que l’on fixe de nouvelles mesures de taxation. Nous souhaiterions que la taxation sur le tabac passe, par exemple, de 45% à 100% dans l’espace Uemoa », a souligné le point focal anti-tabac.
Pour Nafissatou Baldé Sow, le Sénégal est l’un des meilleurs élèves des pays de l’Uemoa pour avoir appliqué un taux de taxation de 45% sur le tabac.
« Cependant, il a été démontré par les études que ce système de taxation n’est plus efficace et doit être amélioré », a-t-elle fait savoir.
Elle a expliqué que le système de taxation actuel du Sénégal est axé sur la va- leur alors qu’il devrait être basé sur les produits du tabac. « En le faisant, notre pays serait indépendant des déclarations des industries du tabac », a argumenté la représentante du Cres qui s’est félicitée du thème choisi cette année par l’Oms : « Augmenter les taxes sur le tabac ».
La loi anti-tabac promulguée et publiée au journal officiel
Votée en mars 2014, la loi anti-tabac a été promulguée en avril dernier par le président de la République et publié au journal officiel, a indiqué Dr Oumar Ba, point focal anti-tabac à Dakar. Selon lui, le ministère de la Santé et de l’Action sociale va dérouler des activités pour l’application de cette loi.
« Nous sommes en train de travailler sur cette loi. Bientôt les décrets d’application et les arrêtés seront publiés », a-t-il lancé.
Dans la même lancée, Mme Nafissatou Baldé Sow du Cres a souligné que le ministère de la Santé et de l’Action sociale est en train de mettre en œuvre tous les moyens techniques afin de rédiger des directives qui permettront l’application de cette loi.
En attendant, Dr Oumar Ba a informé qu’une campagne de sensibilisation sur cette loi sera bientôt lancée à travers le pays.