PROTEGEONS NOTRE ECONOMIE !

Deux conteners de 27 tonnes de sucre chacun, appartenant à deux grands commerçants à Touba, habitant au quartier Darou Khoudouss, ont été saisis à Diourbel. C’était à la mi-février et le coup a été réalisé par le service régional du commerce, informaient nos confrères du journal Le Populaire dans leur édition du 19 mars 2015. Le transitaire avait pourtant déclaré que les deux conteneurs contenaient des jouets.
Le 24 mars dernier, bis repetita ! Cette fois, les fraudeurs n’arrivent pas à passer à travers les mailles des filets des soldats de l’économie. Puisque les hommes du Colonel Gambi Diop, vont mettre la main sur 10 conteneurs de 27 tonnes de sucre d’une valeur, sur le marché intérieur, de près de 300 millions de F Cfa. Cette fois, les conteneurs ont été déclarés contenir des carreaux, révèle Sud Quotidien.
Mardi 31 mars, le Bureau des Douanes de Dakar-Port-Nord (Môle 8) se fend d’un communiqué pour annoncer la nouvelle saisie de 189 tonnes de sucre sur 7 conteneurs en provenance de Dubaï (Emirats Arabes Unis). Une marchandise évaluée à 132 millions de FCFA sur le marché intérieur.
Cette fois, on ne parle ni de jouets, encore moins de carreaux pour tromper la vigilance des douaniers, mais du zinc, de la peinture et du papier.
Sur toutes les trois opérations, l’objectif reste le même. Il s’agit-là de stratégie savamment orchestrée par des commerçants mus par des appétits carnassiers, juste pour tromper la vigilance des agents des Douanes afin de payer moins de droits et taxes d’entrée.
Heureusement que les hommes de Papa Ousmane Guèye, directeur général de la Douane, ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils ont évité à l’économie du Sénégal d’énormes pertes dont ne se soucient guère ces transitaires véreux.
Toutefois, la recrudescence des saisies et la détermination des commerçants et autres transitaires, à user des canaux illicites pour inonder le marché de sucre, méritent des interrogations. De gros bonnets seraient-ils tapis dans l’ombre pour aider les transitaires ? Quel est le sort réservé aux fraudeurs qui ont été identifiés ? Les sanctions qui leur sont appliquées sont-elles suffisantes lourdes pour en dissuader d’autres ? Allez savoir !
Toujours est-il qu’à deux mois de Ramadan où la demande du sucre est très forte, l’appât du gain facile dope les fraudeurs. Ils bravent ainsi les interdits à leurs risques et périls en commettant des délits passibles de cinq de prison. Justement, c’est à ce niveau que les autorités devraient agir pour protéger nos économies. Le Sénégal est un pays pauvre très endetté (PPTE), un pays pauvre moins avancé (PMA). Par conséquent, ces centaines de millions devant provenir des droits, des taxes et de la péréquation sur le sucre, devraient renflouer les caisses du trésor public, au lieu d’enrichir indûment certaines personnes.
Combien d’écoles, de maternités, de postes de santé, de forages, de pistes de production, aurions nous dû avoir avec cette manne financière ? C’est pourquoi, nous devons lutter contre les passe-droits, l’impunité, le favoritisme et toutes les tares qui plombent l’envol de notre économie. Alors, que les coupables paient, soit en transigeant ou en purgeant des peines de prison.