UNE DEMI-SAISON AU GOÛT D'INACHEVÉ POUR LE PSG

Le Paris SG a fini sa demi-saison avec une seule victoire lors de ses quatre derniers matchs et, s'il garde intactes ses prétentions sur quatre tableaux, son bilan à mi-chemin reste inférieur à celui de la saison dernière.
Résultats insuffisants
Chaque année au PSG, l'ambition est la même: faire mieux que la précédente. Or le club parisien compte 6 points et 12 buts de moins que la saison dernière en championnat, et ses deux défaites en décembre ont eu des conséquences sur les classements de Ligue 1 et de C1, contrairement au précédent exercice.
"Je suis déçu de ces deux derniers matchs, contre Guingamp (0-1) et Montpellier (0-0) on aurait pu et dû prendre plus de points, et le bilan sur la phase aller aurait été satisfaisant", estime Laurent Blanc.
Contre Montpellier, c'est la première fois depuis 49 matchs à domicile que Paris n'a pas marqué, et il faut remonter à août 2012 pour trouver trace de deux journées consécutives de championnat sans but parisien. C'est dire la petite cassure opérée samedi.
Rien n'est perdu cependant. "On a su préserver l'essentiel, c'est-à-dire pouvoir rebondir en 2015, relativise Blanc. On peut relever les défis, on n'est pas largué en championnat et on est encore qualifié dans les Coupes".
Jeu ronronnant
Blanc lui-même a régulièrement fustigé le jeu de son équipe, pas à la hauteur de ses préceptes ni de ses espérances, et bien moins flamboyant que la saison dernière.
La raison tient notamment au milieu à trois, Verratti, Thiago Motta et Matuidi, qui faisait se pâmer l'Europe la saison dernière et s'avère désormais bien moins souverain. Samedi et depuis "le début de la saison, il y a un manque d'agressivité au milieu de terrain", pointe l'entraîneur.
Ce jeu au ralenti a souvent débouché sur des nuls, notamment en début d'exercice (7 nuls sur les 12 premiers matchs, toutes compétitions confondues).
Individualités en clair-obscur
Les principales satisfactions de la demi-saison portent sur Lucas et Pastore. L'ailier brésilien, rare profil à savoir éliminer et insuffler de la folie dans les attaques, semble avoir franchi un cap dans sa prise de risques et de responsabilités, mais aussi dans son efficacité (6 buts), son point faible jusqu'alors.
Malgré une toute récente baisse de régime, le meneur argentin, lui, semble s'épanouir et a retrouvé une influence de meneur de jeu, en l'absence d'Ibrahimovic. En bémol cependant, des statistiques encore assez pauvres (1 but et 2 passes décisives en 24 matchs, toutes compétitions confondues).
Les attaquants? Au premier chef, Ibrahimovic: sa demi-saison a été tronquée par une longue indisponibilité de sept mois, mais "Zlatan" répond toujours présent (12 buts en 16 matchs).
Cavani a plus ou moins rempli son contrat (13 buts en 26 matchs), notamment en l'absence d'Ibra, mais son déchet technique traduit "un manque de confiance. Il vit un moment difficile, ce n'est pas le seul", a jugé Blanc. Il pense peut-être aussi à Lavezzi qui, entre blessures et méformes, semble s'éloigner irrémédiablement du onze.
Les inquiétudes viennent davantage du bloc défensif, autour des deux Thiago. Le "meilleur défenseur du monde" qu'était Thiago Silva avant la Coupe du monde est devenu un stoppeur n'inspirant plus la sérénité absolue. Juste devant lui, Thiago Motta affiche un jeu de sénateur, lent dans ses transmissions et posté trop bas.
Coach fragilisé
Blanc sera-t-il toujours en place la saison prochaine? Le test capital sera sans doute le rendez-vous de Ligue des champions contre Chelsea (17 février et 11 mars), mais le fait d'avoir fini derrière Barcelone en poule a déjà réduit son crédit.
C'est sa faculté à galvaniser et remettre en confiance les cadres qui est questionnée. D'où son idée d'aller vers un management "un peu moins souple, un peu plus dur".
"On dit qu'on a des objectifs élevés, qu'il faut être rigoureux, professionnel, et que les détails font la différence, relève-t-il. Le dire c'est bien, l'appliquer à soi-même, les joueurs et le staff, c'est mieux".