UNE PROFESSION LIBÉRALE ET INDÉPENDANTE
AVOCAT

La profession d’avocat est libérale et indépendante. Les avocats sont regroupés en barreaux établis auprès de chaque tribunal de grande instance. Chaque barreau est administré par un conseil de l’ordre présidé par un bâtonnier. Les membres du conseil de l’ordre et le bâtonnier sont élus par les avocats inscrits au barreau.
Le conseil de l’ordre se prononce sur les demandes d’admission au barreau, établit un règlement intérieur qui fixe les devoirs et obligations des avocats. Il est l’organe de discipline des avocats du barreau. Par exemple, un avocat peut être radié du barreau s’il ne respecte pas les devoirs et obligations de sa profession.
Il peut être saisi par le bâtonnier, par le procureur général près la cour d’appel, ou il peut se saisir d’office. Les avocats peuvent exercer un recours devant la cour d’appel. Le bâtonnier est compétent pour recevoir et instruire les réclamations dirigées contre les avocats du barreau.
Tout avocat bénéficie de certaines prérogatives et est tenu à certains devoirs particuliers destinés à sauvegarder l’indépendance et la dignité de la profession.
Ainsi, il est tenu au secret professionnel : « Ce qu’il a pu apprendre dans l’exercice de sa fonction ne doit jamais être divulgué. C’est pour tout avocat non seulement une obligation sanctionnée disciplinairement et pénalement, mais également un droit en ce sens que l’avocat peut refuser de témoigner en justice sur des faits dont il aurait eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions. L’avocat bénéficie de certaines immunités : immunité de la parole et des écrits, inviolabilité relative au cabinet (perquisitions strictement encadrées), inviolabilité de la correspondance échangée entre l’avocat et son client », note maître Yéri Ba.
Passer pour un « avocat du diable»
Un avocat est chargé de défendre la cause de personnes présumées coupables. Dans cette perspective, il est engagé dans des dossiers souvent très difficiles, tellement la culpabilité de son client s’avère d’avance certaine. Quelle que soit cependant l’atrocité des crimes, l’immoralité de la cause, tout le monde a droit à la défense.
L’avocat qui se permet d’enrôler certains dossiers compromettants, du fait de la charge des éléments, est dans cette logique souvent victime de préjugés, jusqu’à le faire passer pour un « avocat du diable ».
Peu importe les jugements et préjugés, ce professionnel du Droit est tenu de faire face afin de contribuer à la manifestation de la vérité. D’où vient en fait cette appellation d’avocat du diable ? Elle provient du milieu ecclésiastique.
En effet, « l’advocatus diaboli» était un religieux qui, au cours de l'étude préalable à la canonisation, devait rechercher tout ce qui, dans le comportement de la personne, pouvait montrer l'influence du diable, sachant qu’un saint doit au moins avoir mené une vie irréprochable.
Si ce religieux avait donc vis-à-vis « du possible futur saint » disséqué des comportements compromettants, il devait s'opposer à la canonisation. Ce rôle a été supprimé par le pape Jean-Paul II en 1983.
L’avocat à proprement dire est un professionnel du Droit exerçant une profession libérale. C’est aussi un auxiliaire de justice qui défend, assiste ou représente ses clients devant les juridictions. L’avocat, en sus de son rôle d’information de ses clients sur leurs droits et leurs devoirs, donne des conseils ou des consultations juridiques.
Il renseigne sur les procédures susceptibles de résoudre le litige, aide parfois à régler le conflit à l’amiable. En matière pénale, il intervient pour défendre les personnes soupçonnées d’une infraction ou pour représenter les intérêts des victimes, tout au long de la procédure.