4E EDITION OSCAR DES TALENTS A MBOUMBA, UN EVENEMENT SOUS LE SCEAU DE L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
Culture, agriculture, élevage. Trois secteurs qui seront au cœur de la 4e édition de Oscar des talents, une initiative qui vise à aider les jeunes à exploiter les terres.
«La culture au service de l’agriculture et de l’élevage pour des solutions vers la marche de l’autosuffisance alimentaire». C’est le thème de la 4e édition de Oscar des talents. Un évènement initié par l’artiste et entrepreneur Mor Ngoné Kharma, désormais inscrit dans l’agenda culturel national. Cette année, c’est la commune de Mboumba qui a accueilli les compétitions ce week-end. Des centaines de jeunes venant des toutes les contrées du Sénégal ont rivalisé dans leurs projets autour du triptyque culture-agriculture-élevage.
Culture, agriculture, élevage. Trois secteurs qui seront au cœur de la 4e édition de Oscar des talents, une initiative qui vise à aider les jeunes à exploiter les terres. Ce, pour éviter la voie de la migration irrégulière au Sénégal. Ainsi, des projets seront en compétition pour créer de l’emploi, afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Cette année, c’est la commune de Mboumba (Podor) qui a accueilli les compétitions au cours ce weekend. Des jeunes issus de différentes zones du Sénégal ont rivalisé avec des projets sur l’agriculture et l’élevage. Oscar des talents est une rencontre culturelle qui vise à engager les participants, les acteurs institutionnels et de développement à définir des perspectives de réalisations socio-professionnelles à l’endroit des jeunes et des femmes tentées par l’émigration clandestine et l’intégrisme religieux. Ceci, à travers des projets innovants d’entreprenariat par le biais de l’agriculture, de l’élevage et de la culture. Les contours et les objectifs de cette initiative de l’ex-membre du groupe les «Pirates de Dieuppeul», Mor Ngoné Kharma, ont été déclinés, lors d’une conférence de presse.
«Créer de futurs leaders et entrepreneurs»
Ce projet a présenté comme la solution. Car, selon M. Kharma, pour résoudre définitivement la question de l’émigration clandestine, le problème de l’exode rural et la problématique de l’emploi des jeunes et des femmes, la solution n’est «ni occidentale, ni arabe, mais bien sénégalaise». «C’est pourquoi, nous avons l’ambition de prouver à travers cette quatrième édition de Oscar des talents qu’il est possible de créer de futurs leaders et entrepreneurs à travers le triptyque culture, agriculture et élevage», a-t-il ajouté. «Nous avons eu à découper le Sénégal en 5 zones. Il s’agit de Dakar et banlieue ; Louga, Matam et Saint-Louis ; Kaolack Fatick, Diourbel et Kaffrine ; Sédhiou, Ziguinchor et Kolda ; et Tamba et Kédougou. On nous dit souvent que les jeunes ne veulent pas travailler. Mais quand nous avons lancé le projet sur nos différentes plates-formes, c’est des milliers de jeunes qui se sont inscrits en disant qu’ils ont des projets en agriculture, en élevage et dans le secteur de la culture. Ce qui est une satisfaction pour nous», se réjouit le promoteur. L’homme qui se reconnait de par ses longs dreadlocks, confie que «le jeune qui sortira vainqueur par exemple de ce projet à Mboumba, se verra offrir une chaine de solidarité et sera accompagné par des jeunes qui sont à Louga, Matam et Saint-Louis. Mais aussi par des techniciens de surface, des gestionnaires de projets, des community managers, des transformateurs, etc. Donc, toutes ces personnes vont être au service de l’agriculture et de l’élevage».
«Atteindre un million d’entrepreneurs agricoles et en élevage dans 3 ans»
Il précise également qu’au sortir de l’évènement, dans chaque commune, 6 jeunes porteurs de projets seront sélectionnés. À l’issue de cet Oscar, le projet prévoit de mobiliser 1 million de jeunes entrepreneurs sur les trois ans à venir pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. «Dans chaque maison au Sénégal, il y’a au moins 10 personnes donc, 600 personnes qui sont activées pour cette année. La prochaine édition, nous voulons le triplé. Et dans trois ans, nous voulons atteindre un million de jeunes entrepreneurs agricoles et un million de jeunes entrepreneurs en élevage. Et c’est possible par une chaine de solidarité, de confiance et de créativité», estime le compagnon de Abou, Nguess et Medoune. Qui insiste sur le fait que le but de Oscar des talents, c’est de «décourager ces jeunes qui s’engagent dans des voyages périlleux à travers l’océan ou le désert, mais aussi de contribuer à freiner l’exode rural».
ME SADEL NDIAYE, MAIRE DE MBOUMBA «QUE NOS JEUNES N’AIENT PAS HONTE DE SE METTRE DANS L’AGRICULTURE»
«J’apprends avec surprise que beaucoup de jeunes de Mboumba se sont inscrits sur la plateforme. Et que c’est sur la base de l’intérêt que les jeunes prêtent à cette initiative que les promoteurs de Oscar des talents ont choisi notre commune. On s’est dit qu’il faut bouger nous aussi. A Mboumba, il n’y a ni hôtel, ni restaurant, on s’organise à l’Africaine. Cet hymne à la culture, à l’agriculture et à l’élevage est un élément intéressant. Que nos jeunes n’aient pas honte de se mettre dans des travaux agricoles. Dés fois, ils rechignent à cultiver, ils viennent en ville pour laver des voitures ou faire d’autres activités. Alors que l’agriculture est une activité valorisante, qu’il faut revaloriser. Donc, c’est un message intéressant et cibler la jeunesse c’est important. Je pense aussi qu’il y’a un message tendant à ce que les jeunes retrouvent foi en eux-mêmes. Depuis belle lurette, on parle des pirogues qui ont échoué aux larges des côtes et malgré tout ça continue. Donc, il y a encore du travail à faire sur le plan culturel, idéologique. Voir beaucoup de jeunes s’inscrire dans ce projet me satisfait. Le monde rural est riche, il y’a des terres et de l’eau, il faut encourager les jeunes à se tourner vers la terre.»