DES CLICHES POUR RENDRE HOMMAGE A LA DIVERSITE FEMININE
Le mercredi 22 mai dernier, au Centre urbain d’expression Le Cube, s’est tenu le vernissage de l’exposition «Matrimoine».
Le mercredi 22 mai dernier, au Centre urbain d’expression Le Cube, s’est tenu le vernissage de l’exposition «Matrimoine». Conçue dans le cadre des «Off» de la Biennale de Dakar, l’exposition, visible jusqu’au 21 juin prochain, invite à explorer les récits puissants et poignants du matrimoine et rappelle également l’importance vitale de préserver et célébrer la diversité des expériences des femmes dans la société africaine.
Une belle exposition est actuellement accrochée sur les cimaises du Centre urbain d’expression Le Cube qui célèbre, à travers une vingtaine d’œuvres de trois artistes provenant de divers horizons culturels et géographiques, la richesse et la diversité des expériences des femmes à travers les âges. Par le biais d’une sélection minutieuse d’installations, de photographies, d’illustrations et de performances, l’exposition, explique la commissaire d’exposition Urielle Kouk, invite à découvrir les récits profonds et inspirants du «matrimoine». Et de leur matrimoine, ajoute-elle, ils ont développé toute l’exposition autour. Conçu dans le cadre des «Off» de la Biennale de Dakar, rappelle Urielle, le projet Matrimoine, présenté le 22 mai dernier parKrissima Poba, Drom et Orassio, invite à explorer les récits puissants et poignants du matrimoine que chacun des artistes illustre selon son inspiration et son style, rappelant l’importance vitale de préserver et de célébrer la diversité des expériences des femmes dans la société. La commissaire d’exposition explique :«Pour le titrede l’exposition, c’est Matrimoine. Une réflexion que moi j’avais de : qu’est-ce que c’est le matrimoine ? Et de cette réflexion, j’ai introduit Krissima Poba, qui avait déjà une série de photos qui s’appelait matrimoine matrilinéaire, qui était un ensemble de photographies de son matrimoine qui est une passation entre sa grand-mère qui a été une figure importante de sa vie.» Partant de là, elle définit le matrimoine comme l’héritage culturel transmis par les femmes à la progéniture. «Chez moi, maman n’est pas seulement celle quit’a donné la vie.Maman, c’est surtoutla structure sociale où les responsabilités et les rôles maternels sont partagés collectivement, mettant en avant l’importance de la solidarité féminine et du soutien communautaire. Ce sont vraiment des femmes qui s’associent pour élever et éduquer ensemble», a expliqué Urielle Kouk, initiatrice du projet culturel Enfance et art. Par ailleurs, l’exposition, composée d’une vingtaine de portraitistes, ne se contente pas de célébrer la maternité. Elle explore et défend une vision élargie du matrimoine, défini et perçu à travers des prismes variés. «Mais le matrimoine ne se résume pas qu’à cela. Il est vécu, défini et perçu à travers des prismes différents. Découvrez un fragment de celui de Drom, Krissima Poba et Orassio, où chaque pièce du puzzle trouve sa place et contribue au dialogue», précise Urielle Kouk, rappelant que l’exposition ne se limite pas aux œuvres.
Un dialogue avec le féminisme
Parmi les artistes présentés, Krissima Poba, artiste photographe franco-congolaise et médiatrice scientifique, dont le travail, selon Urielle, remet en question les stéréotypes et met en lumière les savoir-faire et la culture féminine. «Ses œuvres témoignent ainsi des préoccupations contemporaines sur la préservation du patrimoine culturel dans un monde en mutation. Elle travaille sur la notion de matrimoine et de la place des femmes dans nos héritages», at-elle dit. Drom est une artiste pluridisciplinaire gabonaise dont les performances invitent à une réflexion profonde sur l’identité, le corps et la spiritualité féminine. Son œuvre est un «rituel de vie» qui offre une expérience sensorielle, évoquant le paysage féminin réel et insaisissable hérité de toutes ses expériences. Pour la réalisation de ses œuvres, elle décide de récolter des chutes de tissus de la fabrique de Dakar, au marché Sandaga, une manière pour elle de participer à l’écosystème de la gestion des déchets, mais aussi et surtout de donner une nouvelle vie à ces objets. A travers ses œuvres, elle rend ainsi hommage à la mémoire des femmes de sa lignée. Autodidacte, Orassio est un artiste qui explore une démarche artistique empreinte de simplicité, où chaque œuvre relève le défi d’apporter du plaisir et des découvertes. A travers ses œuvres, il présente avec éloquence et sensualité les principes et idéaux du mouvement féministe Diversité, autonomisation et réclamation de l’identité féminine à travers le prisme unique du fétiche africain. «Il fait un lien entre l’héritage des ancêtres que nous ont légué nos grandsmères qu’on a perdu, auquel on va se référer pour retrouver un nouveau. C’est en quelque sorte une revendication des droits de la femme dans la société africaine parce que, aujourd’hui, on se rend compte que nos droits sont plus calqués sur une société occidentale», conclut Urielle, précisant que toute la société africaine à la base est construite sur un matrimoine.