«ON EST TOUS BON ET MAUVAIS EN MEME TEMPS»
C’est l’un des films attendus après l’ouverture des salles de spectacle. «Mami watta» de Christian Thiam a été projeté ce jeudi à l’école Sup Imax. C’est l’histoire d’une jeune femme, victime de son envie de vivre comme elle l’entend
C’est l’un des films attendus après l’ouverture des salles de spectacle. «Mami watta» de Christian Thiam a été projeté ce jeudi à l’école Sup Imax. C’est l’histoire d’une jeune femme, victime de son envie de vivre comme elle l’entend.
Le feu consumant son bourreau sur la plage, Délia, d’un pas pesant, avance vers l’océan. Sa marche ne s’arrêtera qu’au moment où elle n’aura plus pied. Elle laisse derrière elle la souffrance d’une jeune femme dont le seul tort aura été de vivre sa vie librement, de disposer de son corps comme elle l’entend. C’est sur cette fin triste que le film Mami watta s’achève. Réalisé par Christian Thiam, ce long métrage, tourné entre Toubab Dialaw et Médina, retrace la vie d’une jeune femme dans une société faussement conservatrice. En effet, Délia est une jeune femme belle et à la quête d’un lendemain meilleur. Son amour avec Jules sera idyllique.
Au côté du jeune homme, Délia, orpheline de père et de mère, gère une petite gargote. Les péripéties de la vie ne l’épargnent guère. Entre le règlement des factures et la volonté de canaliser son mari, elle se bat en vendant de la nourriture. Son mari, influencé par son ami Diégane, ne cesse de s’écarter du bon chemin. Pêcheur, il va finir par ranger ses filets. Mais Diégane, qui a une fois couché avec Délia avant qu’elle ne se marie, ne parvient pas à l’oublier. Il se fera un point d’honneur à la reconquérir en cachette. Jules ne connaîtra jamais les intentions de son ami Diégane. Jules, à la quête de solution pour régler sa facture d’électricité, s’ouvre à son ami qui lui conseille de retourner pêcher, une activité jugée dangereuse par Délia au point de le dissuader de prendre la pirogue.
En cachette, Diégane et Jules embarquent la nuit. En venant chercher le gilet de son ami, Diégane tombe sur Délia et essaie de satisfaire ses pulsions. Ce que la dame refusa. Le lendemain, Diégane accoste seul. Jules est mort, tuant au passage le rêve d’un lendemain meilleur de Délia. Mais ça ne sera pas son seul calvaire. Diégane, alcoolique et fils de l’imam du quartier, se met dans la tête d’épouser Délia. Confuse, la dame trouvera le moyen de se débarrasser de lui et de la société. Comment elle s’y est prise ? Quelle stratégie a-t-elle adopté pour se sortir des griefs de la société patriarcale ? Comment a-t-elle vécu la mort de son mari, son seul soutien ? Voilà autant d’interrogations auxquelles le spectateur aura bientôt la chance de découvrir la réponse. En effet, le film, coproduit par l’école Sup Imax, n’est pas officiellement sorti.
Quelques privilégiés ont eu ce jeudi la chance de regarder la première séance de projection en compagnie des acteurs tels que Chalys Lèye qui interprète le rôle de curé du village. «Je voulais montrer cette chose très africaine qui est le syncrétisme religieux. On appartient à une religion, mais on affiche toujours cette touche d’animisme. Mais chacun va se faire une idée du film après l’avoir regardé», a expliqué Christian Thiam. Qui a précisé que «personne n’est mauvaise, personne n’est bonne. On est tous bon et mauvais en même temps. Personne n’est parfait. C’est important qu’on ne regarde pas Diégane comme étant quelqu’un purement mauvais ou regarder les autres comme biens».