LE SHOW ÉPOUSTOUFLANT DE LISA SIMONE
FESTIVAL DE JAZZ DE SAINT-LOUIS
Saint-Louis, 29 avr (APS) – La chanteuse américaine Lisa Simone a captivé jeudi soir le public saint-louisien et ses invités, avec un show époustouflant, à la Place Faidherbe, à l’occasion de la 25e édition du Festival international de jazz de Saint-Louis (nord).
Pleine d’énergie sur scène, la fille de Nina Simone, une chanteuse américaine décédée en 2003, tenait, selon ses propres termes, à partager son "cœur", son "esprit", ses "chansons", sa "joie" et son "héritage" musical, en démontrant l’originalité de sa touche dès les premières notes.
"All right ! Waouh ! Bonsoir, tout le monde ! Mon français n’est pas des meilleurs, mais j’ai beaucoup de courage sur scène. Vous êtes tous mes professeurs. Si j’ai besoin d’aide, vous pourrez tous m’aider avec… ma (sic) français. Si non, je parle anglais", lance-t-elle au public, auquel elle demande s’il faut chanter "en français ou en anglais".
De cette adresse découle une conversation permanente entre Lisa Simone et les mélomanes.
L’échange suscite vite l’admiration du public pour l’artiste-musicienne. "Superbe !" ne cessent de lancer des voix à l’adresse de Lisa Simone, qui se donne un bain de foule, avec des selfies à gogo, tout en continuant à distiller ses mélodies valsant entre le jazz, le blues ou simplement le rhythm’n’blues.
Les sonorités s’accompagnent d’une puissante voix et d’un timbre dansant sur plusieurs registres, en parfaite harmonie avec les notes de guitare du Sénégalais Hervé Samb. Une harmonie résultant d’une complicité musicale doublée d’une "amitié" scellée entre Simone et Samb depuis 2014.
"Mon ami a écrit beaucoup de mes chansons. Je suis très contente de partager la scène avec lui. J’espère qu’on pourra continuer à faire de la musique ensemble", affirme Lisa Simone, au sujet du duo qu’elle a constitué depuis trois ans avec le guitariste et pianiste sénégalais.
Le bassiste Reggie Washingotn et le batteur-percussionniste Sonny Troupé ont également jeté leur grain de sel à l’ambiance quelquefois débordante de joie, sur la Place Faidherbe de Saint-Louis.
Lorsque l’héritière de Nina Simone évoque son enfance "perturbée", une enfance interprétée dans l’album "My world" (Mon monde), le son devient "slow". C’est aussi le cas lorsqu’elle "célèbre une grande dame", sa mère.
Lisa Simone, âgée d’une cinquantaine d’années, rappelle, par ses chansons, ces grandes voix de la musique soul, pop ou rhythm’n’blues, comme Tina Turner, même si son choix de suivre la trace de ces divas de la musique afro-américaine - dont fait partie sa mère - est récente.
Il faut signaler que Lisa a d’abord choisi son chemin à elle, en s’engageant dans l’armée américaine. Vétéran de la guerre en Irak, au début des années 2000, elle devient plus tard l’une des stars de Broadway, avec ses comédies musicales, sous le nom de Simone.
La disparition de sa mère chamboule tout et lui offre une nouvelle vie, celle de pouvoir chanter pas comme celle qui l’a mise au monde, même si elle est devenue son ombre.
Pour Lina, l’héritage de Nina est facile à porter. "Je suis la fille toute ma vie, c’est normal. Pour moi, c’est aussi facile que la respiration. (…) Je peux continuer mon héritage, indépendamment de ma mère", commente-t-elle, en espérant "revenir again" (encore) au Sénégal, pour d’autres rencontres musicales.