"L’EMPIRE DU MENSONGE" D’AMINATA SOW FALL EST "UN VIATIQUE DANS LA QUÊTE DE LA DIGNITÉ"

Le roman d’Aminata Sow Fall, "L’empire du mensonge" est "un viatique pour les familles, pour les politiques, pour les enseignants, pour les jeunes qui portent l’avenir, qui souhaitent un avenir autodéterminé, dans la dignité", soutient Ute Bocandé, responsable de programmes de la Fondation Konrad Adenauer.
Le livre de 133 pages met en scène la vie de Sada Waar, un enfant dont les parents, des villageois installés en ville pour fuir la sécheresse, vivent d’abord dans "un quartier populeux, où il n’y a ni électricité, ni eau…".
Les inondations poussent le père de Sada, Mapaté, "un boudjou" (appellation péjorative d’un fouilleur d’ordure) à se déplacer vers une décharge où il implante sa cabane. Entre temps, ces voisins de quartier préfèrent retourner au village pour inscrire leurs enfants à l’école.
Des années plus tard, les amis d’enfance de Sada Waar, Mignane Sonko et Boly se retrouvent, chacun a eu ’un parcourt glorieux" malgré "la vie de misère" de leurs parents.
Dans une note de lecture transmise à l’APS, Mme Bocandé souligne qu’"à l’instar de la famille des Waar, la famille doit être un grain, un grain de vie et d’espérance".
"La famille est le noyau de la société qui berce ses membres dans une ambiance de paix, d’amour et de respect. Elle est le rempart contre toutes les attaques du mal, de l’empire du mensonge", écrit-elle.
"Et elle est le moteur de la société, car elle fait éclore les talents, la créativité, le dynamisme indispensables à la marche et à l’avancement de l’humain, de la société et de l’humanité", ajoute t-elle.
Pour Mme Bocandé, Aminata Sow Fall "condense, distille, sublime sa conviction la plus profonde, sa foi dans les valeurs les plus essentielles, résumées dans ce passage : +la dignité, l’honneur et le +diom+".
"Certes, l’empire du mensonge est là, il est puissant, il transparaît partout dans la trame de l’action. Mais il est désamorcé constamment par la bonté des personnages centraux qui incarnent les valeurs essentielles", souligne la responsable de programmes de la Fondation Konrad Adenauer.
Elle note qu’avec "une tendresse et une douceur infinies, Aminata Sow Fall peint l’univers de trois familles que le destin a unies, mais surtout celui de la famille de Mapaté Waar : véritable rempart contre les tentations de l’empire du mensonge".
"Par endroits, note t-elle, on est tenté de penser aux Fleurs du Mal, la beauté qui naît du mal. En effet, comment est-il possible d’entretenir et faire grandir une famille si intègre, si unie, si harmonieuse, dans un univers de pauvreté extrême, de saletés, de méchancetés, de violences ?".
Si "la famille Waar a réussi cet exploit", elle est "l’exemple que même dans les abîmes de misère les plus profonds, l’espoir n’est pas seulement permis, mais fait vivre et avancer".
Mme Bocandé se fait l’écho d’un conseil qui "revient à plusieurs reprises" dans le roman, "surtout dans des situations cruciales de départ ou de prise de décision". "Et n’oublie pas d’où tu viens".
Elle cite l’auteur : "D’où tu viens ne suggérait aucune référence sur l’origine, l’appartenance, le statut social ou la confession. Elle rappelait les principes fondamentaux méthodiquement éprouvés, forgés et transmis pour façonner l’être humain dans le respect des valeurs cardinales…".
"D’où tu viens… d’un pays, d’une société où sont vécues les valeurs de solidarité, de générosité, d’hospitalité, de tolérance, du respect de l’autre et de la création. Les valeurs du courage et de l’amour du travail bien fait, de la patience et de la persévérance. Sur le socle de la dignité", conclut Mme Bocandé.