LES DÉRIVES AUDIOVISUELLES AU MENU DE LA RENCONTRE ENTRE LA DIRECTION DE LA CINÉMATOGRAPHIE ET JAMRA
Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, a discuté «des dérives cinématographiques» avec Jamra représentée par Mame Mactar Guèye, le Comité de défense des valeurs morales (Cdvm) et Daaral Qur’an représentés par Adama Mboup
Le directeur de la Cinématographie, Germain Coly, a reçu en audience, mardi dernier, une délégation de l’ONG islamique Jamra et du Comité de défense des valeurs morales (Cdvm). Cette rencontre leur a permis d’échanger sur les productions cinématographiques qui, de l’avis de Jamra, participent à la dépravation des mœurs et autres valeurs sénégalaises.
Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, a discuté «des dérives cinématographiques» avec Jamra représentée par Mame Mactar Guèye, le Comité de défense des valeurs morales (Cdvm) et Daaral Qur’an représentés par Adama Mboup.
Au cours des échanges, les sieurs Guèye et Mboup ont exprimé à Monsieur Coly leur préoccupation sur «les dérives audiovisuelles récurrentes, à l’actif de certains producteurs de séries télévisées, dont certaines séquences heurtent régulièrement la sensibilité de l’opinion publique». D’après le communiqué qui a sanctionné la rencontre, cette entrevue fait suite aux plaintes de Jamra contre la série « Infidèles», un film qui, entre autres, «est en déphasage avec nos valeurs culturelles».
Ainsi, Mame Mactar Guèye et Adama Mboup ont demandé au directeur de la cinématographie de rappeler à l’ordre les producteurs de séries «qui violent les lois et règlements régissant ce secteur». Ils n’ont pas manqué de déplorer le fait que cette nouvelle génération crée des séries qui ne cessent de défrayer la chronique en suscitant de vives indignations des gardiens de la morale publique qui les qualifient de «relativement excessives et à tendance au libertinage attentatoire à nos bonnes mœurs».
Désormais, ils comptent sur la perspicacité des services de la direction pour passer au crible les produits audiovisuels, notamment «les films qui ont eu à faire l’objet de leurs plaintes auprès du Cnra» et qui «font ouvertement la promotion de contre-valeurs : la défiance de l’autorité parentale, l’apologie de la fornication, la promotion de l’adultère, la banalisation de l’homosexualité, le tout sur fond de pornographie verbale».
Convoquant la loi 2004-735 du 21 juin 2004 et la loi 2002-18 du 15 avril 2002, Germain Coly estime qu’«il est fait obligation aux producteurs de soumettre à la direction de la cinématographie une demande d’autorisation préalablement aux tournages de films ou de séries télévisées». Il ajoute que la loi lui permet de s’opposer à un tournage de films ou de séries dont des séquences sont susceptibles de porter atteinte « à l’ordre public, à la sécurité nationale (prises de vues de zones classées “secret défense”), ou aux bonnes mœurs».
Ainsi, il a annoncé qu’il ne sera désormais toléré aucun tournage de film sans autorisation. Le directeur de la cinématographie et ses hôtes ont convenu de tenir des rencontres régulières d’échanges, afin de solutionner en amont les malentendus qui ne peuvent manquer de surgir entre les acteurs de l’industrie cinématographique et audiovisuelle et ceux de la grande famille consumériste sénégalaise.