L’IMPRESSIONNANT CHAPELET DE 700KG DE MBAYE BABACAR DIOUF
Les signes parlent à Mbaye Babcar qui assure qu’il faut toujours essayer de maintenir un lien étroit entre le physique et la métaphysique.
Mbaye Babacar Diouf est un artiste très ancré dans la spiritualité. Il en fait une impressionnante démonstration à travers une œuvre majestueuse. Il expose un chapelet en bronze de 700 Kg au Musée Thedore Mondo de l’Institut fondamental d’Afrique noir l’IFAN depuis samedi dernier où cette œuvre unique, Intitulée « Les Perles de Lumière », est soumise à l’appréciation du public.
Mbaye Babacar Diouf est un artiste qui pousse ses semblables à réfléchir sur l’importance de tout ce qui nous entoure. Les signes parlent à Mbaye Babcar qui assure qu’il faut toujours essayer de maintenir un lien étroit entre le physique et la métaphysique. Avec une forte dose de pédagogie, cet enseignant dans l’âme révèle qu’il veut toujours partager son expérience personnelle. Il compte toujours user de l’expression visuelle en proposant d’ouvrir des fenêtres cachées de sa personnalité que lui –même ne connaît pas. « J’ai juste envie de montrer au public, qu’en tant qu’artiste, par rapport à mes convictions et mes sensations, je peux montrer une autre facette de ma personnalité. Et qu’aujourd’hui, au niveau des musées, galeries et autres, il est important de parler de la spiritualité, de la religion, de Dieu, de l’éducation spirituelle. Le chapelet est un symbole fort. C’est pourquoi, je l’ai choisi pour le présenter autrement. Ça va permettre aux autres d’avoir un regard beaucoup plus précis sur cet objet.
À travers cette œuvre, je rends hommage à la spiritualité d’une manière générale mais particulièrement, la voie soufie Tidiane. C’était pour moi un honneur d’exposer cet objet sur cette dimension pour montrer sa valeur et l’attachement que lui portent les soufis et les Tidianes en particulier J’ai inscrit les 99 noms de Dieu. Mais, il faut savoir que le chapelet Tidiane, c’est 100 perles. Mais, pour ce chapelet d’art, je n’ai rien mis sur la 100e perle. J’ai laissé le suspens. C’est un nom caché. Et même si je le savais, je n’allais pas l’inscrire sur l’image.
Pour moi, la civilisation islamique est une richesse de l’humanité. Je compte travailler en fonction des sensations que me propose la trajectoire de mes inspirations. Celle-ci sera toujours colorée par mon passé, mon vécu en tant qu’être social et musulman pratiquant, par mes aspirations, mes rêves, mes larmes, mes joies... Je compte vivre, avec ma religion, mon sport préféré qui est le karaté, mon envie de recherche et ma passion pour la création… », a expliqué aux journalistes le jeune artiste. Comme l’explique la note de présentation, la démarche artistique de Mbaye Babacar se caractérise en deux aspects.
D’une part, Mbaye Babacar Diouf nous parle de signes, d’une écriture qu’il élabore en s’inspirant des signes qui rappellent les hiéroglyphes, l’écriture arabe ou d’autres civilisations anciennes. Ce travail basé sur la notion de « rythme » fait référence aux notions de mémoire, d’identité, de code, de mysticisme et d’empreinte. C’est un artiste qui cherche toujours la relation intime entre les signes graphiques et l’esprit humain qui les crée de manière volontaire, spontanée ou inconsciente.
D’autre part, Mbaye Babacar Diouf aborde la question de la condition humaine en interrogeant le rapport de l’individu à autrui ou à son milieu social. Ses peintures, quasi monochromes, mêlent arts plastiques et écriture et s’inspirent de la richesse graphique des signes calligraphiés, créant un rythme, une musicalité subtile, un univers de signes, de personnages, de corps, de traces d’encre afin de créer un ensemble harmonieux et soudé Diplômé de l’École nationale des arts du Sénégal en 2007 et d’un Master 2 à l’Institut Supérieur des Arts et des Cultures de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Mbaye Babacar Diouf, né en 1983, est l’un des jeunes artistes sénégalais les plus remarqués de sa génération.
Après avoir reçu plusieurs prix lors de concours nationaux, il a décroché la médaille d’argent lors des derniers jeux de la Francophonie à Abidjan en 2017.
Ses œuvres ont été présentées dans différentes expositions et foires internationales, telles que Art Paris Art Fair, 1-54 Contemporary African Art Fair à Londres, ou encore la Biennale internationale de l’Art africain contemporain DAK’ART.