PLAIDOYER POUR UNE RELANCE DES ACTIVITES DES NOUVELLES ÉDITIONS DU SÉNÉGAL
Cinquante ans après la création des Nouvelles éditions africaines devenues Nouvelles éditions africaines du Sénégal (NEAS), d’anciens ministres de la culture, des auteurs, des bibliothécaires, des universitaires, des élèves se sont retrouvés
1972-2022 : cinquante ans que le président Léopold Sédar Senghor portait sur les fonts baptismaux, en association avec la Côte d’Ivoire et le Togo, les Nouvelles éditions africaines devenues en 1989 les Nouvelles éditions africaines du Sénégal après une scission. Lors de la célébration du cinquantenaire hier, jeudi 15 décembre, les acteurs ont fait un plaidoyer pour la relance des activités de la maison d’édition.
Cinquante ans après la création des Nouvelles éditions africaines devenues Nouvelles éditions africaines du Sénégal (NEAS), d’anciens ministres de la culture, des auteurs, des bibliothécaires, des universitaires, des élèves se sont retrouvés hier, jeudi 15 décembre et ce pour deux jours, au Grand théâtre national pour célébrer cet anniversaire avec comme parrain l’ancien président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse. L’occasion a été pour les différents orateurs de diagnostiquer les difficultés mais également d’appeler à la relance des activités des NEAS qu’ils considèrent comme un patrimoine national. « Nous sommes presque en crise. En effet, c’est depuis la perte du marché de l’éducation nationale parce que Senghor, en créant cette maison d’édition, nous avait donné le monopole de ce marché. Chaque année, ce sont les NEAS qui approvisionnaient même la sous-région, le Niger, le Mali mais malheureusement après cette scission, les problèmes ont surgi. Ce sont les ouvrages scolaires qui sont les locomotives d’une société d’édition qui se veut rentable », a expliqué la directrice générale des NEAS, Aminata Sy.
En effet, le monde de l’édition est en pleine mutation : entre l’apparition de nouvelles formes numériques et les difficultés liées au contexte économique, éditer aujourd’hui semble être un véritable défi pour un éditeur. A ces difficultés, les éditeurs ajoutent l’absence de la culture du livre en Afrique, le poids de la tradition orale, le niveau de l’alphabétisation, entre autres. Sur ce, ils appellent au soutien à l’édition. « L’édition est une activité de souveraineté. Chaque Etat a le droit et le devoir, non seulement d’aider son édition, mais aussi de la protéger parce que si le livre tombe entre certaines maisons d’édition, cela peut avoir des conséquences assez graves », a lancé l’écrivain Alioune Badara Bèye. Et d’ajouter : « Il faudra qu’il y ait au niveau de l’université, de l’enseignement supérieur que certains auteurs sénégalais soient dans le programme ».
Prenant la parole, l’écrivain Marouba Fall a fait savoir que le cinquantenaire des NEAS est « un moment de réfléchir sur le devenir de cette maison d’édition qui a permis à d’éminentes personnalités littéraires d’émerger ». « Je voudrais que le plaidoyer qui va surgir de ces échanges pendant deux jours, puisse alerter l’opinion nationale mais d’abord les dirigeants, le Président de la République parce qu’il intervient pour aider un peu la présence africaine mais d’abord la présence sénégalaise au nom de la préférence nationale », a-t-il dit.
Pour sa part, le directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lo, a fait part de « toute la grande ambition » que le ministre de la Culture qu’il est venu représenter, a pour la culture. Il a promis de soumettre les points « importants » qu’il a notés à l’appréciation du ministre. Il s’agit de « l’ordre dans le secteur de l’éducation », de « la remise des manuels scolaires aux éditeurs pour leur permettre de faire les bons qualificatifs », de « l’appel pressant pour que les écrivains sénégalais soient inscrits dans les programmes scolaires à tous les niveaux y compris l’université ». Dans le cadre des deux jours de célébration du cinquantenaire des NEAS, il est prévu des panels sur différents sujets liés au livre et à la lecture.