90 % DE LA MENUISERIE SÉNÉGALAISE A DISPARU
Lors de son intervention dans l’émission « Salimtoo » sur RTS, Masseck Diop, Président des Professionnels du Bois, a souligné les défis auxquels font face les artisans sénégalais
Lors de son intervention dans l’émission « Salimtoo » sur RTS, Masseck Diop, Président des Professionnels du Bois, a souligné les défis auxquels font face les artisans sénégalais. Il a révélé que près de 90% de la menuiserie au Sénégal a disparu, en raison de la rareté et du coût élevé du bois de qualité. Face à cette situation, les artisans se voient contraints d’utiliser du bois aggloméré, qui, selon lui, est de moindre qualité, mais indispensable en raison des réalités du marché : « C’est moins cher, donc nous n’avons pas le choix. »
Masseck Diop a également critiqué le choix des autorités qui privilégient les meubles étrangers. Il a rappelé qu’à l’époque de SENGHOR et de DIOUF, les artisans géraient la commande publique de toutes les administrations, et que ces derniers recevaient même des financements pour se former à l’étranger. Toutefois, il estime que depuis l’arrivée de WADE, la situation a radicalement changé. « Même au ministère de l’Artisanat, les meubles proviennent de l’étranger. C’est incompréhensible et inacceptable. Nos jeunes menuisiers partent chercher de meilleures opportunités ailleurs. L’artisanat devrait être au centre du développement », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que le mandat de Wade a gravement affecté le secteur, et que le président Macky SALL n’a pas respecté les engagements pris dans une convention signée avec les artisans. Selon lui, des concurrents tels que les Chinois et les Indiens ont envahi le marché, menaçant les artisans locaux. « Nos artisans étaient parmi les meilleurs au monde. Nous ne pourrons pas nous développer avec cela », a-t-il souligné.
Masseck Diop a révélé que le plus grand constructeur de meubles a récemment ouvert un établissement à Diamniadio, peu avant le départ du président Macky SALL, intensifiant ainsi la concurrence avec des entreprises turques, chinoises, marocaines et françaises. Il a lancé un appel au ministre des Finances et de la Douane, demandant l’interdiction des déchets de bois et la surtaxe sur les meubles importés, afin de protéger l’industrie locale.