19,7 % D’INCLUSION FINANCIERE AU SENEGAL
Un rapport du Fonds d’impulsion de la microfinance rendu public hier, jeudi 25 juillet, propose aux pouvoirs publics d’évaluer les taux d’intérêt débiteurs appliqués par les systèmes financiers décentralisés (Sfd) au Sénégal en vue de leur allègement.
Un rapport du Fonds d’impulsion de la microfinance rendu public hier, jeudi 25 juillet, propose aux pouvoirs publics d’évaluer les taux d’intérêt débiteurs appliqués par les systèmes financiers décentralisés (Sfd) au Sénégal en vue de leur allègement.
Au Sénégal, les taux d’intérêts débiteurs appliqués par les systèmes financiers décentralisés (Sfd) apparaissent « très » élevés. Ce qui ne contribue nullement à l’inclusion financière, fait constater un rapport rendu public hier, jeudi, 25 juillet, lors d’une réunion du Comité national de coordination des activités de la microfinance. Présidant ladite réunion, le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione, a mis en exergue l’importance « d’évaluer la situation des taux d’intérêt débiteurs appliqués par les systèmes financiers décentralisés » et a formulé « des recommandations qui pourraient contribuer à leur allègement ». A l’en croire, le secteur de la microfinance a besoin d’accompagnement à savoir une politique « inclusive » et « participative » dans le domaine de la microfinance, un secteur dont la « vitalité au Sénégal n’est plus à démontrer ».
Au 31 décembre 2023, selon le ministre, il y avait « 4.306.771 membres et clients pour 297 établissements » offrant ainsi des services financiers décentralisés. Et d’indiquer que ces services sont effectués auprès de «905 guichets », affirmant que le taux d’inclusion financière de la microfinance est de « 19,7 % » au Sénégal. Quant aux encours d’épargne, ils s’élèvent à « 570,5 milliards de francs CFA, et les crédits à 752,6 milliards », dira le ministre.
Ces données montrent à suffisance que la microfinance contribue de manière très appréciable au financement de l’économie du pays. 73%
D’ALLÈGEMENT DES CONDITIONS D’ACCÈS AU CRÉDIT
Selon le ministre, 73% des Sfd ont procédé à un allègement des conditions d’accès à leurs crédits. Ce, à la suite de la baisse du taux d’usure de « 27 % à 24% en 2014 ». Alioune Dione citait ainsi le rapport du Fonds d’impulsion de la microfinance. Selon ce document, la rentabilité des Sfd est limitée par des facteurs internes : la forte dégradation de la qualité du portefeuille, les coûts opérationnels élevés et une tarification inadéquate des produits de prêt. Sous ce rapport, dira-t-il : « J’invite donc, les acteurs à faire preuve d’ingéniosité et d’inventivité pour offrir des services financiers accessibles, afin d’inverser la perception négative des populations sur les produits de la microfinance ». Alioune Dione d’indiquer par suite que son département a adopté une nouvelle stratégie de financement ciblée, basée sur l’identification des cibles porteuses d’initiatives économiques à fort impact social et financier, le financement prioritaire des acteurs de l’économie solidaire, la contribution à l’atteinte de la souveraineté alimentaire et à la substitution aux importations. Le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest pour le Sénégal, François Sène, dira pour sa part que la microfinance est une lueur d’espoir pour ceux qui cherchent à entreprendre, à investir et à améliorer leurs conditions de vie.
Les acteurs de la microfinance doivent se préoccuper de la viabilité et de la pérennité des institutions de microfinance, selon M. Sène. Le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Sénégal, Mamadou Cissé se dit convaincu pour finir que « l’accès de nos objectifs communs dépendra en grande partie des deux acteurs majeurs, l’État et les professionnels de la microfinance du Sénégal ».