ECONOMIE CRIMINELLE, 70% DES PROFITS BLANCHIS
Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme porte un sacré coup à tous les pays du globe.

Les acteurs de la lutte contre la criminalité financière ont plaidé avant-hier lundi, à Saly (Mbour) dans le cadre d’une session de 2 jours de sensibilisation des journalistes de la presse économique sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme pour une implication de tous afin de venir à bout de l’économie criminelle galopante.
Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme porte un sacré coup à tous les pays du globe. Une situation, qui en dépit des instruments juridiques internationaux, des normes et références, des réseaux institutionnels et des cellules nationales de traitement des informations financières nécessite plus d’efficacité dans les contrôles, de transparence des flux financiers et d’échange d’informations pour espérer échapper à leurs conséquences désastreuses.
Ainsi, on estime que «70% des profits de la Criminalité transnationale organisée (Cto) sont blanchis par l’intermédiaire du système financier pour moins de 1% détecté et confisqué», selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc, 2011), a souligné avant-hier lundi, à Saly (Mbour) le chargé du suivi évaluation du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba), Madické Niang. Il délivrait une communication sur les impacts économiques et sécuritaires du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme dans le cadre d’une session de 2 jours de sensibilisation des journalistes de la presse économique sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, organisée par l’Observatoire de la qualité des services financiers.
Dans son exposé, il fait savoir que depuis plus de 3 décennies, la Communauté internationale a sonné l’alerte pour une alliance mondiale contre la Cto. Pour autant, la Cto a développé et continue d’entretenir une économie criminelle qui procure à ses adeptes d’immenses profits illicites qu’ils cherchent à utiliser en toute impunité, en prenant la précaution de leur donner, au préalable, une apparence légale. Pour réussir cette entreprise, les tenants du crime organisé abusent les circuits financiers et s’en servent comme une grande lessiveuse, aux moyens de stratégies complexes et opaques. En 1987, les Nations-Unies ont évalué à 300 milliards de dollars US, les revenus du trafic de drogue selon la publication sur les 30 ans du Gafi.
L’AMPLEUR DE L’ÉCONOMIE DU CRIME TRANSNATIONAL ORGANISÉ
En 2009, les trafiquants de drogue, auraient blanchi environ 1600 milliards de Dollars américains, soit 2,7 % du PIB mondial, selon un rapport publié par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc). Ce chiffre est en ligne avec la fourchette de 2 à 5 % du PIB mondial, établi par le Fonds monétaire international (Fmi), qui estime ainsi l’ampleur des opérations de blanchiment d’argent à travers le monde [Michel Camdessus, Directeur général du Fmi, à la plénière du Groupe d’action financière (Gafi, février 1998).
La Giaba, la Centif, la Bceao et l’Oqsf, tous ont plaidé pour des actions coordonnées des Etats membres du Giaba aux fins de rallier l’Alliance internationale contre le Cto. Et ce, en s’engageant davantage dans la mise en place de systèmes de prévention et de répression du Bc/Ft à la fois conforme aux normes et standards internationaux et efficaces, gage d’un environnement des affaires plus propice aux investissements, générateurs de croissance, d’emplois et de richesses.