LE HUB ELECTRIQUE DU SENEGAL PASSERA PAR LES ENERGIES RENOUVELABLES
Titulaire d’un MBA en gestion des projets, Cheikh Touré, adossé à une expérience professionnelle de 15 ans, est surtout fasciné par les énergies renouvelables.

La conviction de l’ingénieur industriel Cheikh Touré, c’est que le Sénégal ne peut pas devenir un hub électrique pour la sous-région sans passer par les énergies renouvelables. L’expert en énergies renouvelables a exposé cette vision dans un Mémoire sur les énergies renouvelables et Vision mix énergétique du Sénégal.
Titulaire d’un MBA en gestion des projets, Cheikh Touré, adossé à une expérience professionnelle de 15 ans, est surtout fasciné par les énergies renouvelables. « Dans l’ambition du Sénégal de devenir un hub électrique pour la sous-région, les énergies renouvelables doivent jouer un rôle très important, qui peut atteindre même un taux se situant entre 45 et 50% dans le cadre du mix énergétique d’ici 2040 » indique-t-il. A l’en croire, les avantages des énergies renouvelables sont planétaires. Elles permettent une réduction des coûts d’électricité à long terme, de l’empreinte carbone et contribuent à la lutte contre le changement climatique, à la sensibilisation du public à l’énergie solaire et à la durabilité etc.
Dans un Mémoire sur les énergies renouvelables, Cheikh Touré a publié sa Vision Mix Energétique au Sénégal. L’ingénieur industriel détaille très clairement l’importance d’investir dans ce secteur. Surtout avec la volonté des autorités de faire du Sénégal un hub électrique pour la sous-région, ce mix énergétique ne peut être que bénéfique pour la population car il pourrait contribuer à grande échelle à l’atteinte de l’accès universel à l’électricité mais aussi à la garantie d’une souveraineté énergétique jusqu’à 30 voire 50%. Sans compter la réduction du coût moyen du KWh à environ 50 francs CFA. Notre interlocuteur se dit en phase avec les orientations stratégiques du Gouvernement dans ce domaine. « Si le Sénégal veut porter à 40%, d’ici à 2030, son taux de couverture, il doit miser dans la construction de centrales à grande capacité dans le photovoltaïque et l’éolien dont les matières premières, à savoir le soleil et le vent, sont abondantes voire inépuisables dans le territoire national. Ces centrales permettront aussi au Sénégal de recevoir des économies dans le cadre du crédit carbone. Sans compter qu’elles participeront aussi à la lutte contre le chômage » peut-on lire le document officiel du Gouvernement repris dans son Mémoire par l’ingénieur Cheikh Touré.
A l’en croire, le Sénégal a d’autant plus à gagner dans les énergies renouvelables qu’il dispose de plus de 3600 heures d’ensoleillement en moyenne annuelle. « Le Sénégal doit se doter de ses propres centrales, répartir la production sur l’étendue du territoire. L’installation de centrales photovoltaïques de grande capacité (entre 20 et 100 MW) dans les différentes régions/départements du Sénégal pour une satisfaction énergétique d’environ 25 ans est bien possible. Les centrales peuvent disposer de deux sources : le PV et le stockage pour avoir un système d’ilotage et une réserve tournante, ainsi palier a l’intermittence et au délestage » explique-t-il.
Baisse de l’empreinte carbone
Selon l’ingénieur Cheikh Touré, l’érection de centrales éoliennes produisant une énergie renouvelable qui ne nécessite aucun carburant ne crée pas de gaz à effet de serre, ne produit pas de déchets toxiques ou radioactifs et va au contraire provoquer la baisse de l’empreinte carbone. Un autre atout sera la réduction de la facture électrique. L’ingénieur insiste sur ce modèle : «Les éoliennes permettent, grâce à la taxe professionnelle, de participer au développement local des communes avec une contribution annuelle de l’ordre de 10 000 € par MW d’énergie éolienne produite (ce chiffre peut varier en fonction des communautés de communes concernées par les installations d’éoliennes). Les autres activités agricoles et industrielles peuvent continuer autour d’un parc éolien. Le prix de revient d’une éolienne a fortement diminué depuis 2011 suite aux économies d’échelle qui ont été réalisées dans leur fabrication. Un parc éolien prend peu de temps à construire, et son démantèlement garantit la remise en état du site original » vante encore Cheikh Touré. « L’énergie éolienne est l’une des sources de production d’électricité permettant de parvenir à moindre coût à la réalisation des objectifs que s’était fixés l’Union européenne 20% d’énergies renouvelables (éolienne et autres) dans la consommation globale d’énergie. L’électricité éolienne garantit une sécurité d’approvisionnement face à la variabilité des prix du baril de pétrole. L’énergie éolienne offre la possibilité de réduire les factures d’électricité et peut vous permettre de vous mettre à l’abri des ruptures de courant » a plaidé en conclusion M. Touré.