LE PACKAGE DE LA GCO POUR SES IMPACTES
Construction de logements, reverdissement des terres exploitées et érection d’une oasis dans le désert de Lompoul, Dans le périmètre minier de la Grande côte opérations (Gco) à Diogo, département de Tivaouane, des populations ont été déplacées.
La Direction des Mines a publié dernièrement un audit des Plans de gestion environnementale et sociale pour l’opérationnalisation des Fonds de réhabilitation des sites miniers et des carrières. Dans celui-ci, des entreprises sont pointées du doigt à cause de leur impact nocif sur l’environnement. D’autres, par contre, sont citées en exemple, pour des efforts fournis pour la préservation de l’environnement touché par l’exploitation minière. La société Grande côte opérations (Gco) fait parties des celles qui mènent des actions saluées par l’autorité. Pour en avoir le cœur net, l’entreprise a ouvert ses portes à notre rédaction, le samedi 25 novembre. Une visite qui a permis à Sud Quotidien, de constater les efforts déployés pour reloger les déplacés, la régénération de la biodiversité, mais aussi pour préserver l’activité touristique à Lompoul, suite à l’expansion de la concession minière de l’entreprise dans la zone. Les populations saluent les efforts de la Gco mais demandent des efforts supplémentaires dans le recrutement des jeunes originaires des villages impactés.
Dans le périmètre minier de la Grande côte opérations (Gco) à Diogo, département de Tivaouane, des populations ont été déplacées. Installés sur du sable minier notamment le zircon, les hameaux où elles habitaient sont reconstruits non loin du lieu d’habitation initial. Les maisons éparpillées ça et là, sont remplacées par des blocs, construits en tenant compte des réalités culturelles communautaires. Elles sont spacieuses. Ces nouvelles constructions de la Gco ont intégré des écoles, avec logements des enseignants, des «daaras» (écoles coraniques), marchés, gares routières, maisons communautaires et des postes de santé. Des installations pour un éclairage solaire sont aussi visibles sur les sites visités de Keur Korba, Keur Gamou Sow et Thiakhmat.
Le chef de département réinstallation et développement communautaire de la Gco, Ibrahima Diop, explique le choix de l’entreprise. «On s’est rendu compte que les habitations que nous impactons dans la zone dunaire sont des habitations très précaires. La zone dunaire ne peut pas tenir certaines constructions parce que la dune est très instable, du coup, ils étaient des bâtiments en dur, mais précaires. La Gco a opté ainsi la reconstruction des hameaux déplacés dans une zone qui est très proche des anciennes habitations de ces populations», affirme-t-il.
2988 PERSONNES DEPLACEES POUR L’EXPLOITATION DU ZIRCON ET 560 MAISONS CONSTRUITES PAR LA GCO, DEPUIS 2016
Thiakhmat, Médinatoul Mounawar, Foth, Keur Korka et Keur Gamou Sow font parties des villages déplacés. Aujourd’hui, les populations recommencent une autre vie, dans leurs nouveaux fiefs. Vieux Isma Ba est un des habitants de Thiakhmat. Il salue les efforts déployés par l’entreprise, mais demande plus. «Des efforts ont été faits. Nos maisons sont construites d’une façon qui garantit leur durabilité. Je souhaite toutefois qu’on puisse nous garantir des branchements électriques fonctionnels, en permanence. La case de santé construite par l’entreprise doit être équipée très rapidement pour nous faciliter l’accès aux soins», plaide t-il. Selon Ibrahima Diop, le matériel pour l’équipement de la case de santé est déjà disponible.
La requête du Vieux Isma Ba, c’est aussi une meilleure prise en compte des jeunes dans les offres d’emploi de l’entreprise, même si, dit-il, la dynamique est déjà enclenchée. «Certains de nos jeunes sont recrutés par l’entreprise. Les femmes aussi travaillent dans la gestion des daaras communautaires. Mais nous voulons mieux. L’émigration irrégulière est entrain de décimer la jeunesse sénégalaise. Nous ne voulons aucunement que des jeunes de notre village prennent cette voie risquée, faute de travail», demande-t-il.
A Keur Korka et Keur Gamou Sow, l’appréciation est aussi la même. Moussa Sall, un des habitants de ces localités voisines de la Gco soutient que «La Gco nous a permis d’avoir des infrastructures que nous n’avions pas. Je me réjouis de l’école, du marché, de la case de santé et des autres structures qui ont été réalisées. En tant qu’acteurs de développement, je ne manquerai pas d’apprécier ces efforts», se félicite-t-il. D’ailleurs, ajoute-t-il, «les maisons construites sont d’une bonne qualité. Les forages réalisés nous permettent d’avoir de l’eau en permanence».
Les doléances de Moussa Sall sont, en outre, un meilleur appui aux jeunes. «Nous avons une soixantaine de jeunes qui sont au chômage. Ils ne sont pas employés parce que la Gco qui a jugé qu’ils n’ont pas une compétence pouvant faciliter leur nsertion professionnelle. C’est pourquoi, je juge que l’entreprise doit faciliter leur formation, pour qu’ils puissent trouver une occupation», pense-t-il. Moussa Sall souhaite également «un fonctionnement continu des équipements solaires installés dans leur village». Même s’il lui était difficile de quitter son domicile, après plusieurs années, Moussa Sall, se félicite du respect de l’engagement de la Gco à donner des champs à tous les désinstallés, pour qu’ils mènent des activités génératrices de revenus.
Alors que son expansion est actée par une concession de l’Etat du Sénégal, la Gco prépare son sixième déplacement. Tout le processus administratif est à terme, signale Ibrahima Diop. Les déplacements auront lieu à Lompoul. Dix-sept (17) ménages seront impactés. Depuis 2016, la Gco a déplacé 2988 personnes et construit 560 maisons. Ibrahima Diop, signale qu’elles sont 35 constructions à Médinatoul Mounawar, 85 à Foth et Diourmel avec 233 maisons. Le village nouvellement crée de Thiakhmat compte cent soixante-douze (172) maisons construites.
ENVIRONNEMENT : 17 ESPECES SONT PRIORITAIREMENT DEFINIES POUR LA REHABILITATION
S’agissant de la restauration de l’environnement, la Gco a débuté la réhabilitation des terres déjà exploitées. Son chef du département Environnement, Idrissa Guiro, explique : «On a une mine itinérante ; au fur et à mesure qu’elle avance, on réhabilite progressivement puis on restitue. En 2022, on a restitué 85 ha, il est prévu de restituer 150 ha cette année 2023 et à l’horizon 2026, nous prévoyons de restituer 1000 ha à l’Etat du Sénégal. On fait une situation de référence sur la base de laquelle on fait un plan de réhabilitation. Mais, dans ce plan de réhabilitation, on prend en compte les différentes aspirations des parties prenantes : les populations, les services techniques et les chercheurs. La restitution des terres est faite au bout de cinq ans d’exploitation»
Dix-sept (17) espèces sont prioritairement définies pour la réhabilitation. De l’avis d’Idrissa Guiro, les terres restituées sont beaucoup plus riches que celles inexploitables. «On a fait une comparaison entre 2014 et 2022, par rapport à la situation de référence ; on a vu qu’au niveau de la flore herbacée, on a une restitution de 80% des espèces et de 50% des espèces ligneuses. Au niveau du sol, on a un paramètre important qui est le carbone. On remarque qu’il est beaucoup plus important à l’exploitation».
A la question de savoir si le ministère de l’Environnement est impliqué dans cette reforestation, Idrissa Guiro répond : «On travaille avec la Direction de l’environnement et des établissements classées (Deec), pour tout ce qui est conformité règlementaire, mais on travaille également avec les Eaux et Forêts. On est dans un périmètre classé qui est les Niayes».
LOMPOUL : Créer une oasis dans le désert pour préserver le tourisme local
Le désert de Lompoul, une attraction pour des activités touristiques, a été impacté par l’expansion du périmètre d’exploitation du sable minier (le zircon) de la société minière, Grande Côte opérations (Gco). Lors de l’octroi de la concession minière, le président de la République, Macky Sall, avait invité l’entreprise à faire de sorte de que les emplois touristiques soient préservés. Engagement pris, Guillaume Kurek, le directeur général, dit qu’il est donc nécessaire de faire en sorte les Sénégalais exerçant leur métier dans ce désert, retrouvent un lieu plus apte à recevoir des touristes. Ainsi, un oasis du désert a été créé et sera livrée ces jours-ci à la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco). Il servira de point de chute pour les exploitants touristiques du désert de Loumpoul. Construit en style touareg, il est doté d’espace d’hébergement, d’un local d’administration, d’une grande piscine accompagnée d’un système d’alimentation et d’autres infrastructures. Érigé à 200 m de la plage, il matérialise, selon le directeur de la Gco, Guillaume Kurek, le souci de maintenir les emplois perdus et en créer d’autres. Une palmeraie sera plantée sur place, sur 170 hectares.