LE PRIX DES FRUITS LOCAUX PLUS BAS QUE CEUX DE L’IMPORTATION

Nichée au cœur de Dakar, la rue Sandiniéry est en partie célèbre par l’activité commerciale de fruits qui s’y effectue. Les détaillants de fruits viennent, en effet, se ravitailler auprès des grossistes présents dans le marché qui porte le même nom que la rue. 

Venu nous enquérir des fruits présents sur le marché et des prix qu’ils affichent, en cette fin de matinée, on a trouvé une rue baignant dans une atmosphère agitée. Dans cette avenue, entièrement recouverte de bitume, les véhicules y sont nombreux et serrés. Du bitume, ils ne laissent entrevoir que des petites parcelles. Entre les parcelles libérées, se faufilent, en vitesse, passeurs, pousseurs de marchandises, porteurs de caisses de fruits et vendeurs à la sauvette.

Meïssa Ba est un jeune Guinéen établi à Dakar. Il assiste son frère dans la vente en gros de fruits depuis plusieurs années à Sandiniéry. Dans son frigo de conservation qu’il a bien voulu nous ouvrir, les caisses, les unes sur les autres entassées, sont nombreuses et contiennent divers fruits. On ne note toutefois aucun fruit local. Il nous parle de la provenance des produits qu’il commercialise. «Les fruits que j’écoule en gros sont issus de l’importation. Ils viennent de la sous-région, d’Europe et d’Amérique latine», informe-t-il.

Les pommes sont de différentes variétés et proviennent de la France, informe Meissa Ba.  «Il y a les pink kiss, les galas dont la caisse est vendue 11000 francs Cfa. Le prix de la pomme jaune est plus élevé, la caisse est à 16000 francs Cfa», renseigne-t-il.
Le raisin, à l’instar de la pomme et de l’orange, inonde le marché fruitier d’après notre interlocuteur. Provenant de la Namibie, le prix est en tendance baissière. La caisse se cède à 12000 francs Cfa contre 14000 francs Cfa tout récemment. Le raisin en provenance du Pérou coûte presque le double du raisin namibien. La caisse du raisin péruvien est à 22000 francs Cfa, le prix affiche néanmoins une baisse. Quand le produit était rare sur le marché, le coût de la caisse avait atteint 25000 francs Cfa, apprend Meïssa Ba. 

Le prix de l’orange communément appelé orange Maroc en raison de son origine est parmi des plus bas du marché, selon le jeune commerçant. Le prix de la caisse est de 12000 francs Cfa. La poire elle vient de l’Espagne, son prix en gros est de 14000 francs Cfa. Les caisses de kiwi petit et gros coûtent respectivement 15000 francs Cfa et 25000 francs Cfa. Le Kaki, provient aussi de l’Espagne, la caisse s’échange à 14000 francs Cfa. Le grossiste indique que les derniers fruits cités sont plus consommés par les Maghrébins. Les Sénégalais s’y intéressent peu.

Les fruits locaux affichent un coût très faible

A quelques mètres du frigo de conservation de Meïssa, Ibrahima Ba, un jeune Guinéen qui tient aussi un kiosque de fruits. Il explique : «Les fruits locaux sont ce qu’il y a de plus abordable sur le marché fruitier. L’avocat, la pamplemousse et l’orange sauvage (orange produit au Sénégal) affichent au kilo les prix les plus bas avec respectivement 1000 et 400 francs Cfa. Le prix de l’orange sauvage n’est par contre pas stable, tantôt il peut grimper jusqu' à 600 francs Cfa. La pomme, l’orange Maroc et la banane sont des fruits importés qui pullulent le marché. Leur profusion, soutient le commerçant détaillant, entraîne des répercussions sur leurs prix qui chutent. Au kilogramme, la pomme est à 1600 francs Cfa, l’orange et la banane affichant le même coût, 700 francs Cfa. Le kilogramme varie entre 2000 et 2500 francs Cfa.

Le vieux Ibrahima Ba quant à lui s’active dans le commerce en détail de fruits importés peu consommés par les Sénégalais. Ma clientèle fait-il savoir, «est essentiellement blanche, elle est soit d’origine maghrébine soit d’origine européenne mais rarement sénégalaise». Il nous livre ses prix au kilogramme du kiwi et du kaki qu’il concède respectivement à 3500 et 3000 francs Cfa.