LES NAVIRES ETRANGERS CONTINUENT LEUR PILLAGE DANS LES EAUX SENEGALAISES
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est invité à auditer la gestion des licences de pêche afin de prendre des mesures concrètes et non de faire publier une banale liste de navires.
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Au lendemain de sa nomination à la tête du ministère des Pêches, Mme Fatou Diouf avait publié en grande pompe la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. Une publication interprétée par de nombreux pécheurs et consommateurs sénégalais comme une interdiction de pêche favorisant la croissance et la reproduction des poissons. Non, ce n’est qu’une rumeur très « poissonneuse » puisque les bateaux étrangers continuent toujours de piller les eaux sénégalaises. Seulement, la prise de fonctions des nouvelles autorités coïncide avec la période pré-hivernage souvent synonyme d’abondance de poissons.
Conformément aux engagements et autres promesses de campagne électorale des nouvelles autorités, la ministre des Pêches et des Infrastructures maritimes Mme Fatou Diouf a récemment rendu publique la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. A cet effet, le régime de « Pastef » du Président Bassirou Diomaye Faye entend faire de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Et surtout dans le domaine maritime où la mafia des licences de pêche accordées aux Entreprises franches d’exportation (Efe) ayant des bateaux français, chinois, espagnols, coréens et italiens battant pavillon « sénégalais » de complaisance a fini par piller nos ressources halieutiques. Toujours est-il que la publication de la liste des navires juridiquement autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises coïncide avec cette période pré-hivernage (avril et mai) souvent synonyme d’abondance de poissons. Parce que dans tous les pays côtiers comme le Sénégal régulièrement ensoleillé, les eaux chaudes attirent les bancs de poissons. Malheureusement que la plupart des consommateurs sénégalais manifestent leur joie d’un marché sénégalais bien approvisionné en poissons. Selon un directeur général d’une entreprise sénégalaise de pêche, il n’y a aucune interdiction ! « Au contraire, les bateaux étrangers continuent toujours de piller nos ressources halieutiques. Les nouvelles autorités n’ont pris aucune mesure dans ce sens. Pire, la plupart des entreprises franches d’exportation s’enrichissent avec des tonnages exagérés de produits halieutiques que personne ne peut contrôler en haute mer » se désole-t-il.
Le nouveau pouvoir a-t-il réellement suspendu les licences de pêche des bateaux étrangers ? Joint par « Le Témoin », Malick Sow, le chargé de communication du ministère de la Pèche confirme que l’Etat n’a jamais pris des mesures interdisant les navires à pêcher dans les eaux sénégalaises « Madame la ministre de la Pêche Fatou Diouf a seulement publié la liste des navires autorisés à pêcher dans nos eaux territoriales. Seulement, il faut retenir que Mme la ministre envisage d’auditer la gestion des licences de pêche » a-t-il fait savoir.
Une mafia en…haute mer !
Ces dernières années rappelons-le, les redevances de licences de pêche industrielle payées par les entreprises franches d’exportation et autres navires battant pavillon de complaisance « sénégalais » tournaient autour de la somme insignifiante de 800 millions cfa. Même pas un milliard de nos pauvres francs ! Le caractère ridicule de ces fonds s’explique par le fait que la majorité écrasante des entreprises franches d’exportation bénéficiaient de redevances forfaitaires, de machinations frauduleuses et d’avantages mafieux au détriment du Trésor public. Cette mafia internationale organisée a toujours incité de nombreuses entreprises franches d’exportation appartenant à des Chinois, des Italiens, des Espagnols, des Français, des Coréens etc… à venir installer au Sénégal aux fins de naturalisation de leurs navires avec des pavillons de complaisance.
Au-delà des évasions fiscales et de ce colossal manque à gagner pour le Trésor public, ces entreprises franches d’exportation à capitaux étrangers s’activant dans la pêche (ou, plutôt, la surpêche !) industrielle ont déstabilisé voire fait sombrer la pêche artisanale dans les eaux profondes de la misère. Pire, la plupart des hommes d’affaires sénégalais collaborent avec des navires de pêche industrielle qui écument les côtes sénégalaises depuis des décennies et jouant un rôle majeur dans la raréfaction de la ressource halieutique. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est invité à auditer la gestion des licences de pêche afin de prendre des mesures concrètes et non de faire publier une banale liste de navires.