AMADOU ALI MBAYE BARRICADE L’UNIVERSITÉ
Bisbilles entre le recteur et le Sudes/ Esr, Décidément, la tension entre le recteur de l’Ucad, Amadou Ali Mbaye et les enseignants de l’Institut de Français pour les Etudiants Etrangers (Ifee) n’est pas près de s’atténuer.

Les portes de l’Ucad ont été fermées hier à la presse venue massivement couvrir le sit-in du Sudes/Esr devant le rectorat. Une situation qui a soulevé l’ire du Sg Oumar Dia et Cie. Les syndicalistes ont finalement tenu la manifestation devant les barricades de la sécurité. Ils ont dénoncé la rétention des salaires de deux enseignants de l’Ifee…
Décidément, la tension entre le recteur de l’Ucad, Amadou Ali Mbaye et les enseignants de l’Institut de Français pour les Etudiants Etrangers (Ifee) n’est pas près de s’atténuer. Pis, le recteur utilise des agents de sécurité de l’Ucad pour interdire à la presse l’accès aux manifestations du Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal/Enseignement Supérieur et Recherche (Sudes/Esr).
Hier, c’est une scène inédite qui a eu lieu à l’entrée de l’Ucad donnant sur la corniche Ouest qui jouxte le rectorat. Les agents de sécurité de l’université ont refusé l’accès du rectorat à la presse. Venus intercéder en leur faveur, le Sg du Sudes, Oumar Dia et ces collègues, ont failli en venir aux mains avec les vigiles qui ont catégoriquement refusé de lever les barrières à la presse. C’est finalement devant l’entrée que la manifestation s’est tenue.
Prenant la parole, la Sg adjointe du Sudes/Esr, Dr Ndiabou Séga Touré, a dénoncé avec la dernière énergie les agissements du recteur avant d’exiger le rétablissement de leurs salaires, lui et son collègue Thierno Ly, retenus depuis le mois d’octobre. « Je suis avec mes collègues de l’Ucad pour un sit-in qui avait été prévu à l’entrée du rectorat mais qui est déplacé à la porte de l’université, sur le chantier. Ce, parce que des agents de sécurité de cette université ont reçu l’ordre de ne pas laisser entrer la presse. Ce qui est une violation au droit à l’information.
Le second point, c’est que nous avons entendu dire que cette université maintenant, il paraît qu’elle est privée. Nous dénonçons ce qui s’est passé et qui nous a obligés à déplacer ce sitin qui se voulait pacifique à la porte du rectorat et non dans la rue », peste l’enseignante.
Poursuivant, elle semble ne pas en croire ses yeux, cette scène d’interdiction de l’accès à l’université à un professeur gradé. «Non seulement les journalistes avaient été empêchés d’entrer, mais un professeur, François Joseph Cabral, qui était dans sa voiture avec son macaron de l’université, vêtu de sa toge, a aussi été empêché d’accéder à son lieu de travail». Ce qui, dit-elle, est un acte «inqualifiable et grave. Nous prendrons nos responsabilités par rapport à cela», assure la syndicaliste d’un ton ferme.
Dans la foulée, elle aborde la raison du sit-in. «Cela fait 05 mois que mon collègue Thierno Ly et moi (Ndiabou Séga Touré) sommes privés de salaire. Suite à ce qu’il est convenu d’appeler maintenant la crise à l’Ifee, il ne s’agit pas d’une coupure de salaire pace que ce n’est pas administratif. C’est une privation de salaire. Le recteur a bloqué nos salaires parce que nous avons osé contester un acte administratif illégal qu’il a pris l’année dernière. » Une situation qui a soulevé l’ire des syndicalistes qui entendent mener le combat afin que leurs collègues recouvrent leurs salaires. «C’est le règne de l’arbitraire qui est maintenant à l’université et que nous combattons avec ce recteur. Il a installé l’illégalité ; ce sont toutes sortes de lois relatives aux franchises universitaires, aux libertés académiques voire les libertés individuelles qui sont violées régulièrement par le recteur. Nous voulons qu’il rétablisse nos salaires qu’il a bloqués sans procédure administrative. Nous n’avons jamais été notifiés de cette coupure de salaire. On n’a jamais reçu de courrier relatif à cela. Et nous n’avons jamais été notifiés d’une procédure à notre encontre», déplore-t-elle et de poursuivre droit dans ses bottes : «Nous ne demandons aucun avantage. Mais que ce recteur respecte la loi, les enseignants de cette université et l’université elle-même. Il n’a montré aucun respect pour l’établissement qu’il est censé diriger et dont il est garant du fonctionnement et du respect de la loi», laisse-t-elle entendre. Interpellé sur les actions qu’ils ont entreprises afin de régler cette situation, elle rétorque : «Nous avons toujours été dans une démarche de sortie de crise. Mais toutes les médiations qui ont été mises en œuvre se sont heurtées à un mur du côté du recteur. Et si cette suspension des salaires persiste, il n’est pas exclu que l’on arrive à la rétention des notes», avise la secrétaire adjointe du Sudes/Esr.