IL FAUT EVITER DES DOUBLONS
Le SELS, par la voix de son secrétaire général, appelle à la vigilance après la création annoncée d'un Conseil supérieur de l'Education et de la Formation, afin d'éviter les conflits de compétences
En Conseil des ministres avant-hier, mercredi 2 octobre, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé la création d’un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation qui devra permettre « d’assurer un meilleur pilotage et une coordination optimale des activités scolaires et universitaires ». Selon le communiqué, il s’agit « d’un organe de supervision logé à la Primature qui va assurer, avec la participation des acteurs impliqués, le suivi et l’évaluation systématique du Programme national de l’Education et de la Formation ». Interpellé sur cette décision, le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou a fait savoir qu’il faut éviter de créer des doublons à travers ce conseil.
« Le président de la République a la latitude, après appréciation d’un secteur, de créer tous les cadres qui lui semblent opportuns pour la bonne marche de ce secteur. Le secteur de l’éducation et de la formation est un secteur très stratégique et sensible à la fois, très large j’allais dire parce que c’est depuis la case des tout-petits, le préscolaire, l’Elémentaire, le Moyen-secondaire, l’université et même les écoles de formation. Et de ce point de vue, il mérite une attention particulière des autorités parce que c’est à partir de ce secteur que toutes les transformations qui sont envisagées pour notre pays, pourraient trouver les réponses nécessaires. Les accidents de la circulation trouveront nécessairement leurs réponses à partir de ce que fait l’école. La question de la citoyenneté trouvera réponse nécessairement à travers ce qui se fait à l’école. En somme, l’école reste le gouvernail pour réussir le développement de notre Nation. Ce que les autorités appellent la transformation systémique de notre pays ».
« Maintenant, il faut d’abord comprendre qu’à notre sens, il est important que quand des questions aussi importantes de ce genre se posent, d’avoir l’avis des acteurs. Ce qu’il faut éviter, c’est de créer une institution comme un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation qui pourrait se positionner comme un doublon à ce que fait le ministère de l’Education nationale ou bien le ministère de l’Enseignement supérieur. Aujourd’hui, à part l’annonce liée à son rôle qui pourrait se résumer au pilotage et à la coordination optimale des activités scolaires et universitaires, on n’a pas le fond du cahier des charges de ce qui devrait être dévolu au Conseil supérieur de l’Education et de la Formation. Donc difficile de se prononcer à fond mais ce que nous disons, c’est qu’il faut éviter des doublons. Il faut éviter qu’entre acteurs, entre autres institutions, le Haut conseil du dialogue social, le ministère de l’Education nationale, le ministère de l’Enseignement supérieur qu’il y ait des sortes de conflits de compétences. Il faut éviter les conflits de compétences qui pourraient, non seulement amener des blocages, mais qui pourraient aussi freiner des élans. Dans l’annonce, il sera question d’implication d’acteurs et nous, en tant qu’acteurs du point de vue suivi et évaluation systémique de ce nouveau programme d’éducation et de la formation, nous attendons d’en savoir plus pour en dire davantage mais l’un dans l’autre, nous appelons les autorités à comprendre que nous sommes des acteurs clés. Nous ne demandons pas une cogestion mais simplement d’être consultés à chaque fois que de besoin pour que l’on puisse donner notre avis étant entendu que le dernier mot reviendra toujours à l’autorité ».