LE CNP RECLAME LA BAISSE DES CHARGES
L’absence de concertation entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les acteurs privés est l’une des difficultés saillantes du secteur.

L’absence de concertation entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les acteurs privés est l’une des difficultés saillantes du secteur. Sans oublier la «concurrence déloyale du public» dans certains domaines d’enseignement. Des difficultés qui s’ajoutent à d’autres, telle la forte pression fiscale que subissent les acteurs du privé. Ces remarques viennent de l’étude commanditée par le Conseil national du patronat du Sénégal (Cnp), présentée ce 28 juin. Seulement, la rencontre qui a vu la présentation de ladite étude n’était pas qu’entre privés.
L’Etat y avait ses représentants. «Il y a des problèmes et nous les reconnaissons», a souligné Senghane Mbodj, directeur de l’Enseignement supérieur privé au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Et il a toutefois rappelé qu’il «n’y a pas de public et de privé», pour dire qu’au niveau du ministère qu’il représente, «on raisonne en termes d’enseignement supérieur», uniquement. Lorsqu’on parle de professionnalisation, a aussi rappelé Singane Mbodj, «il faut reconnaître que c’est le secteur privé qui en est le précurseur».
Pour ainsi dire que le public est au fait de l’apport et de l’importance du privé dans le domaine de l’enseignement. «L’orien¬tation de l’enseignement professionnel, comme ça a été porté par le privé, il faut quand même reconnaître que c’est ce dernier secteur qui l’a initiée», dit-il. C’est son cœur de métier, dira-t-il. Et c’est pourquoi ses acteurs y sont à l’aise. «Ils ont beaucoup aidé le pays à se développer, ainsi que notre économie. Car, s’il n’y avait pas les produits issus de ce secteur privé, on peinerait à trouver de travailleurs pour bon nombre de structures», enchaîne-t-il.
«Il faudrait que les jeunes soient disponibles et formés»
La saillance de ce fait a sûrement poussé la directrice de 3fpt à déclarer que l’enseignement professionnel n’est pas «une école de la seconde chance». Pour Sophie Diallo, «aujourd’hui, au Sénégal, il y a énormément de secteurs prioritaires sur lesquels on a des axes de développement. On parle de pétrole et de gaz, des Jeux Olympiques qui arrivent, et récemment, de l’usine de dessalement…».
Ainsi, «pour que nous soyons des acteurs de développement, il faudrait que des jeunes soient disponibles et formés». Justifiant la présence de la 3FPT, M. Diallo insiste sur le fait que l’aspect formation est dévolu aux structures aussi bien publiques que privées. Une harmonisation, cependant, des actions est primordiale. M. Mbodj n’a pas omis de le mentionner. Pour celui qui a rassuré quant à la volonté de son ministère d’accompagner le secteur privé de l’enseignement, l’un des problèmes majeurs de ce dernier est d’ordre organisationnel.
Pour le président du Pôle excellence, formation, enseignement et éducation du Conseil national du patronat, l’étude a comme objectif de «proposer des perspectives à l’Etat et aux différents acteurs sociaux». Une façon pour Pape Madické Diop et le Cnp d’apporter leur participation dans un contexte national où «les demandes en formation sont exponentielles». Et avec elles, les besoins des entreprises, et l’Etat qui a des problématiques nées avec et autour du plan Sénégal émergent. «Tout cela réuni fait que les acteurs réfléchissent à l’adéquation formation-emploi et à la réalité des compétences qui seront déployées dans nos économies demain», dit-il.
En l’état, des recommandations ont été formulées dans l’étude commanditée par le Cnp. Pour «les entrepreneurs académiques», des points revêtent une importance capitale. Parmi eux, «l’érection de la division de l’enseignement privé en direction nationale», la «révision des textes juridiques et réglementaires sur l’enseignement privé», ou encore, la reconnaissance et l’équivalence des diplômes entre le public et le privé. Qui dit entreprenariat dit fisc.
Ainsi, il a été suggéré d’en aller vers la «recherche d’un régime fiscal approprié à l’enseignement privé». Dans ce sens, le Cnp donne une piste qui consiste à réduire la Tva de 18 à 7%, à l’image des mesures prises au profit de secteur du tourisme.