«LE DEPARTEMENT DE SANTE NE COMPTE QUE 6 ENSEIGNANTS»
En marge des premières journées médicales organisées par l’Unité de formation et de recherches (Ufr), Bés bi a interrogé Pr Ousseynou Ka, directeur de l’Ufr Santé et développement durable de cette université
L’Université Alioune Diop de Bambey va mettre l’année prochaine sur le marché du travail sa première promotion de médecins. En marge des premières journées médicales organisées par l’Unité de formation et de recherches (Ufr), Bés bi a interrogé Pr Ousseynou Ka, directeur de l’Ufr Santé et développement durable de cette université.
Que peut-on dire de l’Ufr Santé et développement durable de l’Université de Bambey ?
L’Ufr Santé et développement durable est composée de trois départements. Il y a le département de Santé communautaire qui forme des étudiants qui, après leur sortie, vont travailler dans le système de santé en accompagnant dans le cadre de la prévention. Il y a aussi le département de Développement durable où les étudiants seront capacités pour qu’après leur formation, ils puissent travailler dans les Ong, dans les projets et programmes mais aussi dans la mise en œuvre des actions de développement durable. Le 3ème département, qui est né il y a de cela 6 ans, est celui de la médecine qui forme des médecins qui vont appuyer le système. L’utilité de cette Ufr en général et plus particulièrement le département de médecine, c’est d’accompagner tous les projets initiés par l’Etat du Sénégal avec comme objectifs améliorer la santé des populations. Le département de santé est en convention avec les hôpitaux Heinrich Lübke de Diourbel, Ndamatou de Touba et en cours de convention avec les hôpitaux Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, Thierno Birahim Ndao de Kaffrine et celui de Fatick. Ce que nous voulons, c’est mettre à la disposition de ces structures des ressources humaines de qualité. On fait aussi de la formation continue. C’est-à-dire quand il y a des préoccupations dans des domaines précis et qui relèvent de nos compétences, on vient les appuyer. Tout ce qu’on veut, c’est quand on recrute des spécialistes, on les met à la disposition de ces structures de santé. On a des médecins à l’hôpital Lübke et un chirurgien généraliste à Cheikh Ahmadoul Khadim. C’est pour appuyer davantage les ressources humaines et élever la qualité des prestations de service de ces structures sanitaires. Le ministère a une grande préoccupation dans la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles et plus particulièrement contre le cancer. Nous avons recruté un histo-embryologiste qui est un spécialiste qui règle maintenant le problème de la prise en charge médicale du frottis. Pour faire cet examen et la biopsie, les femmes étaient obligées d’aller jusqu’à Dakar. Avec ce médecin qui exerce aussi à l’hôpital Lübke, tous les examens de frottis et de biopsie sont traités par lui. L’autre objectif, c’est celui de mettre en place un hub de tout ce qui est en rapport avec le cancer. Et, le ministère a mis à notre disposition du matériel qui sera dédié au département de médecine. On va mettre en place ce hub pour la prise en charge des maladies non transmissibles, plus particulièrement le cancer. On aimerait davantage soulager les populations victimes de cancer.
Avez-vous les moyens de vos ambitions dans la formation des futurs médecins ?
On forme à Diourbel des médecins. Ils sont en stage dans les hôpitaux de Ndamatou, Matlaboul Fawzény, Cheikh Ahmadoul Khadim, Lübke. Lors du Magal de Touba, ces étudiants en 6ème année de médecine se sont investis dans la prise en charge des fidèles. Ils sont des habitués de la région. Lorsqu’ils termineront leurs études, ce sera très facile de les recruter et de les mettre à la disposition de ces structures de santé. Ils vont contribuer à améliorer la qualité des soins et des prestations.
Quelles sont vos difficultés ?
On a pas mal de difficultés. La première difficulté majeure, c’est qu’on n’a pas assez de Per (Personnel d’encadrement et de recherche) à notre disposition. Le département de santé ne compte que six enseignants et on aimerait vraiment avoir des enseignants dans tous les domaines pour qu’ils viennent nous appuyer dans ce sens-là. Pour pallier le déficit d’enseignants, l’Ufr est appuyée par les collègues de Thiès, de l’Ucad et de Gaston Berger. Le souci majeur, c’est qu’on mette à notre disposition des enseignants pour bien mener notre mission. L’avantage, c’est que ces médecins ne vont pas quitter. Ils seront des permanents et seront mis à la disposition des hôpitaux. On a recruté un «intériste» qui gère les urgences de Lübke. En recrutant ces enseignants, il y a un double intérêt pour les enseignements mais aussi que les spécialistes restent dans la région.