LES ARABOPHONES TAPENT DU POING SUR LA TABLE
Ce sont toujours les mêmes complaintes : les arabisants demandent une meilleure prise en charge de leur situation dans les stratégies de gestion des affaires publiques.

Ce sont toujours les mêmes complaintes : les arabisants demandent une meilleure prise en charge de leur situation dans les stratégies de gestion des affaires publiques.
Le Mouvement des arabophones du Sénégal (Mas) interpelle l’Etat sur ses engagements pris à l’encontre de leur structure, qui ne sont pas encore satisfaits. Pr Souleymane Gadiaga, porte-parole du Mas, pressent un manque de considération, voire une ignorance totale des doléances et préoccupations des arabophones du Sénégal. «Le Mas rappelle au chef de l’Etat l’attachement indéfectible des Sénégalais à la langue arabe pour plusieurs facteurs, dont le plus important est lié à la religion. Mais, faut-il le souligner, les arabisants, en plus de la religion, sont des citoyens comme les autres et ont aussi le droit à une promotion socio-économique», expose Pr Gadiaga.
La structure demande à l’Etat d’organiser des Assises nationales pour diagnostiquer et solutionner tous les problèmes liés à l’enseignement arabo-islamique dans tous les niveaux académiques. «Nous souhaitons la construction d’une université islamique publique, dotée des filières scientifiques. Ceci, pour mettre fin aux nombreuses difficultés rencontrées chaque année pour orienter les nouveaux bacheliers en arabe, désengorger le département arabe de l’Ucad et offrir à notre pays un outil de formation qui répond aux exigences de notre société», suggère le porte-parole du Mas.
Si le problème de la formation est une dure réalité, l’insertion est plus ardue pour les diplômés en langue arabe. Pr Gadiaga a plaidé pour que le concours direct et professionnel de l’Ena soit ouvert aux arabisants. Ce n’est pas tout. «Il faut organiser des concours d’entrée qui prennent en compte la spécificité des arabisants pour les écoles nationales suivantes : Cesti, Ecole nationale des arts, Entss, Cfj, entre autres», plaide Pr Souleymane Gadiaga.
Le chemin est encore long pour changer la situation, mais il demande à ses collègues de tenir bon. «Le Mas incite tous les arabisants à incarner les qualités de leadership et de tout faire pour être présents dans les espaces de prise de décision. De la même manière, nous en appelons à l’union autour des questions essentielles visant à résoudre tous les problèmes des arabisants», note Pr Gadiaga.
Sans doute, leur appel a été entendu par Macky Sall ? En Conseil des ministres hier, il a insisté sur la nécessité d’accompagner l’émergence de l’enseignement universitaire en langue arabe et de soutenir les initiatives de formation professionnelle et d’insertion socio-économique des diplômés en langue arabe.