UNIVERSITE KEBA MBAYE, LE SURVEILLANT GENERAL ET LE DGA ACCUSES D’AVOIR DETOURNE 26 MILLIONS
L’Université Kéba Mbaye est en crise.
L’Université Kéba Mbaye est en crise. Le directeur Daouda Thiam a fait comparaître le surveillant général Mamadou Ndiaye et le directeur adjoint de l’établissement Ousseynou Dianka pour escroquerie, complicité de ce chef, faux et usage de faux en écriture privée. Encourant 6 mois de prison, ils ont jusqu’au 4 février prochain pour connaître leur sort.
Respectivement directeur adjoint et surveillant général de l’université Kéba Mbaye, Ousseynou Dianka et Mamadou Ndiaye sont poursuivis pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux en écriture privée par le directeur général de l’établissement. Face au juge du Tribunal de grande instance de Dakar, Ousseynou Dianka a nié les faits.
Déclarant qu’il ne recevait que des fiches d’inscription pour y apposer son cachet, il indique qu’il n’était pas chargé de savoir si l’étudiant avait payé ou non. «Concernant l’impression, tout le personnel y a accès. Je n’ai jamais reçu d’argent. Le directeur Daouda Thiam a scanné mon cachet pour suivre les dossiers des étudiants de l’extérieur. Je n’ai jamais reçu l’argent de l’étudiante Aida Fall qui fait partie des cas sociaux. Elle m’avait confié qu’elle comptait payer ses études avec son activité de commerce de téléphones portables», souligne-t-il en clamant son innocence. Son acolyte Mamadou Ndiaye reconnaît à moitié les faits. Il estime qu’il lui est arrivé d’encaisser l’argent de certains étudiants. «Avant d’être surveillant général, j’étais le directeur administratif et financier», a-t-il précisé Ayant déclenché la procédure, Daouda Thiam, directeur de l’université Keba Mbaye, indique que des étudiants lui ont confié avoir remis leur argent aux mis en cause. «Il y avait une fiche de note sur laquelle la tâche de chacun a été précisée. Mais ils ont outrepassé leurs prérogatives et ont détourné 26 millions Fcfa», renseigne-t-il.
Enfonçant Ousseynou Dianka, Aïda Fall, citée à comparaitre comme témoin, jure qu’elle a remis 120.000 Fcfa à ce dernier. Revenant sur les faits, l’avocat de la partie civile Me Mbaye indique que son client, ayant eu des soupçons sur la compatibilité et principalement sur Mamadou Ndiaye, a fait mener des investigations. Et celles-ci ont révélé des malversations sur le paiement de certains étudiants. C’est ainsi que le directeur Daouda Thiam a licencié Mamadou Ndiaye avant de le traduire en justice pour escroquerie, abus de confiance, faux usage de faux dans un document privé. « Il a usé de fausse qualité et de faux noms. Il inscrivait des étudiants sous le cas social pour détourner de l’argent. Dans les factures, il a omis d’y mettre le cachet de la caissière. Cela justifie que c’est une fausse fiche. Ces actes sont des manœuvres qui justifient que l’escroquerie est incontestable», a martelé la robe noire qui a réclamé 50 millions FCFA pour la réparation du préjudice.
Pour le substitut du procureur, les faits reprochés à Mamadou Ndiaye sont constants. «Ousseynou Dianka n’a fait aucun acte pour être complice d’escroquerie. Il a juste apposé sa signature. Dans ce cas, le faux peut être retenu. Je requiers 6 mois dont un mois de prison ferme contre le surveillant général et la peine de 6 mois avec sursis contre le directeur adjoint», a indiqué le parquetier. La défense a plaidé la relaxe à titre principal et une application bienveillante de la loi à titre subsidiaire. Délibéré le 4 février prochain.