16% DES ADOLESCENTES AGEES DE 15 A 19 ANS ONT COMMENCE LEUR VIE FECONDE
Au Sénégal, les jeunes filles font face à de nombreux problèmes allant des mariages précoces aux mutilations génitales féminines, en passant par les grossesses précoces. C
Un atelier de partage des résultats de l’étude portant sur la vulnérabilité des jeunes filles, effet new deal : une approche novatrice de changement de comportements a eu lieu hier. Selon l’étude, 16% des adolescentes âgées de 15 à 19 ans ont déjà commencé leur vie féconde.
Au Sénégal, les jeunes filles font face à de nombreux problèmes allant des mariages précoces aux mutilations génitales féminines, en passant par les grossesses précoces. C’est pour lutter contre ces fléaux qu’une nouvelle approche communautaire appelée « New deal » a été mis en place. Au Sénégal, 16% des adolescentes âgées de 15- 19 ans ont déjà commencé leur vie féconde. Dans les régions de Kolda et Tambacounda, ce taux est de 30%. Ces deux régions enregistrent également les taux les plus élevés de filles de moins de 14 ans victimes des mutilations génitales féminines : Tambacounda 44% et Kolda 35% contre 14% au niveau national. Cette initiative vise à réduire la vulnérabilité des jeunes filles à travers la lutte contre les mariages et les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines et la promotion des services de santé sexuelle et reproductive. Le new deal ou pacte communautaire est fondé sur trois piliers essentiels : l’engagement des parents à ne pas marier leurs filles avant 18 ans, l’engagement des filles à ne pas tomber enceintes avant leur mariage et le leadership des filles renforcé dans la prévention et la prise en charge des besoins des adolescentes et jeunes. Le représentant de l’Unfpa, Moussa Faye, estime que les adolescentes représentent 31,3% de la population. «Les adolescentes constituent 22% des femmes en âge de procréer et contribuent pour 10% à la fécondité totale. Près d’une fille sur trois est mariée avant 18 ans. A Kolda précisément, il ressort que 43% des adolescentes ont déjà commencé leur vie féconde et la région est l’une des plus touchées par les grossesses précoces, en particulier en milieu scolaire », révèle t-il.
Pour sa part, le Directeur du projet Promotion des jeunes, Alassane Diallo, souligne que c’est une stratégie communautaire mise en place pour lutter contre les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines et les mariages précoces. Selon elle, l’initiative est partie de Tambacounda où nous avons constaté un fort taux de déperdition scolaire auprès des jeunes filles. On s’est dit qu’il y a peut-être une stratégie qu’il faut adosser aux clubs des jeunes filles qui encadrent beaucoup de jeunes à travers des pères éducateurs, et nous avons voulu aller en droite ligne contre ces fléaux. «On s’est dit que les jeunes filles doivent prendre en charge elles-mêmes cette question en s’organisant en club. Au dernier recensement, nous étions à 247 clubs de jeunes filles rien que dans la région de Kolda, et cela nous a permis d’enrôler 8 176 jeunes filles. Avec cette expérience, nous comptons passer à l’échelle nationale. Les promesses des jeunes filles et des parents sont faites devant toute la communauté, c’est pourquoi ils respectent leurs promesses», précise t-il.