AUCUNE PEUR, AUCUNE HONTE À REVENDIQUER LA FEMME QU'ON VEUT ÊTRE
La lauréate du Concours général en 2018 et 2019 donne de ses nouvelles, deux mois après son retour au Sénégal. Diary Sow a participé jeudi au « Forum exclusivement féminin » qui s’est tenu à Saint-Louis

La lauréate du Concours général en 2018 et 2019 donne de ses nouvelles, deux mois après son retour au Sénégal. Diary Sow a participé jeudi au « Forum exclusivement féminin » qui s’est tenu à Saint-Louis. Lors de la cérémonie, la jeune romancière a revendiqué sa « féminité » et a déclaré qu’« il n’y a aucune peur, aucune honte à avoir à revendiquer la femme qu’on veut être ».
Diary Sow, qui n’a pas évoqué clairement les raisons de sa disparition qui avait suscité l’émotion et une très forte mobilisation au Sénégal et dans la diaspora, a juste révélé ce qui l’a motivé à devenir écrivaine.
D’emblée, elle a déploré le regard de la société envers celles qui revendiquent leur féminité. « Quand il y a certaines qui veulent se lancer, vivre leur vérité, et non celle qu’on leur impose, on minimise leur légitimité. C’est à peine si on nous accepte encore dans notre société, devenant ainsi les ’’occidentales’’, les ’’genn xeet’’ (marginalisées). Mais c’est un risque à prendre. Il n’y a aucune peur, aucune honte à avoir à revendiquer la femme qu’on veut être. Ce culot, ce sursaut, n’annule pas la féminité. Au contraire, il la sublime. Il ne diminue pas la valeur non plus, ne rend pas moins vertueuse », a-t-elle pesté.
Et de poursuivre : « la revendication féminine, arrivée tard au Sénégal, a encore du chemin à parcourir. On est loin du monde où les femmes pourraient jouir librement de leur sort, de leurs biens, prendre une place dans les instances de décision, sans pour autant rendre compte de leur habillement, leur idée, leur vie sexuelle ».
Diary Sow a précisé qu’elle n’avait jamais rêvé d’être écrivaine. « Je n’ai jamais songé à m’engager pour une quelconque cause ou à sauver l’humanité. J’ai écrit pour la première fois pour une satisfaction personnelle. Parce que je pensais tout d’abord à ma propre consolation, à mon propre plaisir », a-t-elle fait savoir.
Mais, explique-t-elle, les observations qu’elle a faites sur la société sénégalaise et les romans qu’elle a lus et « qui peignaient la femme comme objet sexuel, caritatif, objet de commerce, pour mieux nous émouvoir », lui ont poussé à s’engager à écrire pour « améliorer les conditions de la femme ».