"ON N'EST PAS AUSSI RESPECTÉES QUE LES HOMMES"
La superstar américaine Megan Rapinoe a regretté samedi que la FIFA ne se soucie pas suffisamment du football féminin. Les finales de la Copa America et de la Gold Cup se joueront dimanche, comme celle du Mondial, une idée « calamiteuse » selon elle
À la veille de la finale de la Coupe du monde féminine, dimanche, à Lyon (17 heures), Megan Rapinoe s'en est de nouveau prise à la FIFA, qu'elle accuse d'avoir eu l'idée « calamiteuse » de programmer deux autres finales le même jour, celle de la Copa America (21 heures) et celle de la Gold Cup entre les États-Unis et le Mexique (3 heures du matin, dans la nuit de dimanche à lundi).
« On ne sent pas aussi respectées que les hommes, a répété la cocapitaine des États-Unis. C'est la finale de la Coupe du monde, on devrait annuler tout le reste ! Je ne sais pas comment on a pu en arriver là, comment ils ont pu ne pas y penser. » Ce n'est pas la première fois que Rapinoe dénonce la politique de la FIFA, qui s'était défendue en arguant que la programmation de ces trois finales le même jour allait focaliser l'attention sur le football.
« Les gens sont prêts à travailler pour donner au foot féminin la place qu'il mérite. C'est juste une question de volonté » - Megan Rapinoe
Assaillie de questions samedi, la star américaine s'est aussi désolée que l'augmentation annoncée du prize-money de la Coupe du monde féminine (de 30 milliards cette année à 60 millions en 2023) ne fasse en fait que creuser le fossé avec les hommes, qui se partageront 440 millions de dollars au Qatar en 2022 (contre 400 millions en Russie l'été dernier)...
« C'est pour ça qu'on dit qu'on ne se sent pas suffisamment respectées, que la FIFA se fout du foot féminin, s'est emportée Rapinoe. Je comprends que le foot masculin soit bien plus avancé financièrement. Mais si elle se souciait vraiment de nous, elle ne laisserait pas le fossé se creuser. Elle ne programmerait pas trois finales le même jour. Les ressources sont là, les gens sont prêts à travailler pour donner au foot féminin la place qu'il mérite. C'est juste une question de volonté. »
À la question de savoir ce qu'il faudrait pour que le foot féminin ne tombe pas dans l'oubli après la Coupe du monde, Rapinoe a répondu « de l'argent, de l'argent, de l'argent ». « On a besoin d'argent de la FIFA, des Fédérations, des publicitaires, des sponsors, des détenteurs de droits, a-t-elle insisté. On a besoin que des investissements soient faits dans les infrastructures, dans la formation des jeunes filles et des entraîneures. Ce n'est pas en rehaussant les budgets alloués au football féminin de quelques dollars chaque année qu'on y arrivera. Il faut miser sur l'avenir. Je crois qu'on a prouvé, année après année, Coupe du monde après Coupe du monde, qu'on était dignes de cet investissement. »