OÙ SONT LES FEMMES DANS LES FORCES ARMÉES OUEST-AFRICAINES ?
Peu nombreuses, peu visibles, elles font face à des barrières persistantes. À Dakar, une conférence régionale réunit, depuis le mardi 3 et jusqu’au vendredi 6 septembre, des femmes des polices et gendarmeries d’Afrique de l’ouest
Peu nombreuses, peu visibles, elles font face à des barrières persistantes. À Dakar, au Sénégal, une conférence régionale réunit, depuis le mardi 3 et jusqu’au vendredi 6 septembre, des femmes des polices et gendarmeries d’Afrique de l’ouest : Sénégal, Burkina Faso, Niger et Mali, avec le soutien du département d’État américain. Objectif : féminiser les forces de défense et de sécurité
Elle en impose Mame Rokhaya Lo, du haut de son 1,87 m, 36 ans, capitaine au sein de la gendarmerie sénégalaise, première femme pilote de son pays. « Le problème qu'on a est peut-être culturel. Les gens n'ont pas l'habitude de voir les femmes en tenue, donc cela crée peut-être des barrières avec la famille pour que les femmes intégrent en nombre les forces de défense et de sécurité. On lutte vraiment pour atteindre au minimum 10% de femmes jusqu'à atteindre 20%. »
On en est loin selon Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, directrice de l’ONG Partners West Africa Sénégal. « Les États africains sont à maximum 5%, surtout dans la zone Sahel, où actuellement il y a beaucoup de conflits. Plus il y aura de femmes au sein des forces de l'ordre, plus les gens, la population se sent en sécurité. »
Et, pour féminiser les forces de l’ordre, c’est aussi le regard des collègues masculins qui doit changer, selon Adiza Adamou, commissaire de police au Niger : « Surtout au niveau des unités opérationnelles, le maintien de l'ordre. Ils nous disent "les femmes, vous ne pouvez pas aller sur le terrain, vous ne pouvez pas aller au front" parce que, parce que, parce que... Ils nous regardent comme leurs filles, leurs femmes. » Mais là, c’est entre « sœurs », selon elle que se retrouvent les participantes, et surtout entre professionnelles.