CONFLIT DU M23 EN RDC, LA TRÊVE HUMANITAIRE PROLONGÉE DE 15 JOURS
Cette prolongation "sera en vigueur jusqu'à 23h59, heure locale, le 3 août" et engage les belligérants "à faire taire leurs armes et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables".
Les fronts du conflit entre la rébellion du M23 et les forces gouvernementales dans l'est de la République démocratique du Congo étaient relativement calmes jeudi, au lendemain de l'annonce par Washington de 15 jours supplémentaires de "trêve humanitaire", ont indiqué des sources locales.
"Un calme précaire est observé", a déclaré le lieutenant Reagan Mbuyi, porte-parole de l'armée sur le front nord du conflit en cours depuis deux ans et demi dans la province du Nord-Kivu. Vers le front sud, quelques tirs ont été signalés dans le territoire de Masisi par des habitants interrogés par l'AFP, mais pas de combats entre les deux camps.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une "prolongation de 15 jours de la trêve humanitaire". Cette prolongation "sera en vigueur jusqu'à 23h59, heure locale, le 3 août" et engage les belligérants "à faire taire leurs armes et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables", précise un communiqué du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche.
Deux premières semaines de "trêve humanitaire" avaient été annoncées le 5 juillet par la Maison Blanche. Depuis lors, les combats ont diminué d'intensité mais la trêve n'a pas été respectée dans certains secteurs. Quatre jeunes civils, dont deux enfants, ont notamment été tués le 15 juillet dans un bombardement à Bweremana, localité du Masisi située à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Goma, la capitale provinciale.
"Bien que les parties au conflit aient largement respecté la trêve, nous condamnons la perte de vies civiles à Bweremana", indique le communiqué américain. "Nous travaillerons avec le mécanisme de vérification ad hoc pour enquêter sur cette affaire et sur d'autres potentielles violations", ajoute le texte.
Depuis fin 2021, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.
Lors d'un briefing en ligne tenu mercredi, des ONG ont alerté sur la situation humanitaire et sécuritaire catastrophique dans la région, en appelant à une cessation durable des hostilités. Certaines ont noté que les affrontements avaient diminué depuis le 5 juillet mais se sont inquiétées de la suite. "Toutes les parties sont en train de se préparer à reprendre la guerre", avait relevé Patrick Kikandi, président du Congo Peace Network.
"Nos militaires sur le terrain se réorganisent. Nous recevons des renforts en provenance d'autres provinces", a indiqué le lieutenant Mbuyi à l'AFP.
Selon une autre source sécuritaire dans la région, des commandants de l'armée sont réunis à Kinshasa pour planifier une contre-attaque afin de reprendre les zones occupées par le M23 et l'armée rwandaise.