VIDEOHILLARY CLINTON ENTRE DANS L'HISTOIRE
(AFP) - La convention d’investiture démocrate de Philadelphie, qui a désigné Hillary Clinton comme candidate à la Maison Blanche, une première pour une femme dans l’histoire américaine, a démarré dans la confusion et finit par une série de discours de haute volée.
Voici cinq moments qui ont marqué ces quatre journées.
- Les «Bernistas» donnent de la voix
La convention qui veut être celle de l’unité débute mal lundi. Des fans irréductibles de Bernie Sanders, déçus par la défaite de leur champion et écoeurés par les emails internes du parti (révélés par Wikileaks) qui montrent une méfiance vis-à-vis du sénateur, laissent éclater leur colère.
Aux cris de «Bernie! Bernie!» et avec des broncas répétées, ils interrompent les orateurs à chaque fois qu’ils prononcent le nom d’Hillary Clinton. Le tapage, qui donne une image de désunion, s’apaisera au fil des jours, sous l’impulsion de l’ex-candidat qui appellera au calme et au respect.
- Le récit de Bill
«Au printemps 1971, j’ai rencontré une fille». Avec son timbre de voix reconnaissable entre tous, son sens politique hors-norme, Bill Clinton, ex-président et possible futur «First Gentleman» raconte, dans un registre très personnel, sa rencontre avec «Hillary».
Les premiers échanges sur le campus de Yale, les demandes en mariage successives (la troisième sera la bonne), la naissance de leur fille Chelsea... Le 42e président des Etats-Unis a un objectif, un seul: humaniser une candidate vue par nombre d’Américains comme froide et calculatrice.
- La magie Michelle et Barack
Michelle lundi soir, Barack deux jours plus tard: les Obama, qui s’apprêtent à quitter la Maison Blanche, ont enflammé le Wells Fargo Center avec des discours passionnés.
«Grâce à Hillary Clinton, mes filles et tous nos enfants considèrent désormais comme évident qu’une femme peut devenir présidente des Etats-Unis», lâche la Première dame, la gorge nouée.
«Nous mènerons Hillary à la victoire!», lance le président face à une foule électrisée à l’issue d’un discours prenant par moment la forme d’adieux.
- La douleur
Une convention politique américaine est d’abord une kermesse dominée par un brouhaha permanent. Mercredi et jeudi, l’immense salle omnisports s’est figée face à la douleur.
Mercredi, Christine Leinonen, simple croix noire en pendentif, est venu dire la douleur de la mort de son fils unique, abattu comme 48 autres dans l’attaque du club gay Pulse à Orlando. Et plaider pour un durcissement des lois sur les armes à feu.
«L’arme qui a assassiné mon fils a tiré 30 balles en une minute. Une minute pour tirer tant de balles, cinq minutes pour que les cloches rendent hommage à tant de vies».
Jeudi, c’est Khizr Khan qui est venu muer la douleur d’avoir perdu son fils --un capitaine de l’armée américaine musulman-- en puissant message contre la rhétorique anti-islamique et anti-immigrés de Donald Trump.
«Vous n’avez rien sacrifié, vous n’avez perdu personne. Nous ne pouvons résoudre nos problèmes en construisant des murs, en semant la discorde», a dit le père de Humayun, très digne pesant chacun de ses mots.
«Votez pour celle qui guérit, votez pour la candidate la plus forte, la plus qualifiée, Hillary Clinton. Pas pour celui qui divise».
- L’heure de gloire d’Hillary
Toute de blanc vêtu --un clin d’oeil aux suffragettes-- devant des milliers de délégués de son parti qui ont fait d’elle la première candidate à la présidentielle d’un grand parti, Hillary Clinton a lancé: «C’est avec humilité, détermination et une confiance sans limites dans la promesse de l’Amérique que j’accepte votre nomination pour la présidence des Etats-Unis».
Elle a promis d’être «la présidente des démocrates, des républicains, des indépendants» et de mettre l’emploi au centre de sa présidence si elle l’emportait le 8 novembre.
«Tant d’entre vous m’ont dit qu’ils sentaient que l’économie ne fonctionnait pas pour eux. Certains d’entre vous sont frustrés, même furieux. Et vous savez quoi? Vous avez raison. Elle n’est pas encore à la hauteur». «Ma première mission en tant que présidente sera de créer davantage d’opportunités et davantage d’emplois avec des salaires en hausse ici-même aux Etats-Unis... Du premier au dernier jour de mon mandat»