LA CEDEAO APPELLE LE MALI ET L’ALGÉRIE AU DIALOGUE
La Commission de l'organisation a fait part de sa préoccupation relative à tensions diplomatiques entre Bamako et Alger, consécutives à la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à la frontière entre les deux pays.

La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fait part mercredi de sa vive préoccupation relative à tensions diplomatiques entre Bamako et Alger, consécutives à la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à la frontière entre les deux pays.
“Au nom des Etats membres de la Cédéao, la Commission exprime sa profonde préoccupation face à cette situation” de tension suscitée par les échanges qui ont suivi la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, d’un drone des forces armées maliennes, peut-on lire dans un communiqué posté sur la page X de cet organe exécutif de l’organisation sous-régionale ouest africaine.
La Commission de la Cédéao dit suivre avec “inquiétude les récents développements qui ont affecté les relations entre la République du Mali et la République algérienne démocratique et populaire, tels qu’ils ont été communiqués à travers les différents communiqués publiés par les deux pays ces derniers jours”.
Lundi 7 avril, le Mali et l’Algérie ont fermé chacun son espace aérien à l’autre, après des rappels respectifs d’ambassadeurs, dimanche.
La Commission de la Cédéao, dirigée par le Gambien Omar Alieu Touray appelle les deux pays à privilégier le dialogue.
“Elle lance un appel au Mali et à l’Algérie pour qu’ils désamorcent la tension, favorisent le dialogue et utilisent les mécanismes régionaux et continentaux pour régler les différends”, selon le communiqué.
Le Burkina Faso et le Niger, qui forment avec le Mali la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont aussi rappelé pour consultations leurs ambassadeurs accrédités en Algérie, en signe de solidarité avec le voisin malien.
Dans un communiqué commun, les trois pays de l’AES ont dénoncé une “violation du droit international”, invitant Alger à avoir une “posture constructive” et à contribuer à “l’éradication du terrorisme” dans le Sahel.
De leur côté, les autorités algériennes, tout en admettant avoir abattu ce drone malien, ont rejeté “avec force” ce qu’elles considèrent comme une tentative de faire de l’Algérie “un bouc émissaire”.