UN SCEPTIQUE DES VACCINS PRESSENTI À LA SANTÉ AMÉRICAINE
Trump a choisi Robert F. Kennedy Jr, pour diriger le Département de la Santé. Un choix qui alarme déjà la communauté scientifique, le candidat étant connu pour avoir diffusé de fausses infos sur les vaccins et contesté des pratiques médicales établies
(SenePlus) - Donald Trump, président élu des États-Unis, a annoncé jeudi 14 novembre, son intention de nommer Robert F. Kennedy Jr. à la tête du Département de la Santé et des Services sociaux (HHS). Une nomination qui soulève déjà de vives inquiétudes dans le milieu médical.
Sur son réseau social Truth Social, Trump affirme que Kennedy "restaurera les agences de santé de la nation selon les traditions de la recherche scientifique de référence", avec pour mission de "rendre l'Amérique à nouveau grande et en bonne santé". De son côté, Kennedy promet de "libérer les agences du carcan des entreprises" pour permettre aux Américains de "redevenir le peuple le plus sain de la Terre".
Pourtant, cette nomination potentielle suscite de fortes réserves. Le Dr Richard E. Besser, ancien directeur par intérim du CDC, cité par le New York Times (NYT), estime que la présence de Kennedy à ce poste "représenterait des risques incroyables pour la santé de la nation". La sénatrice démocrate Patty Murray va plus loin, qualifiant ce choix de "catastrophique" et "extrêmement dangereux".
Les inquiétudes se focalisent notamment sur les positions controversées de Kennedy en matière de santé publique. Le quotidien new-yorkais rappelle qu'il a diffusé de fausses informations sur les vaccins, s'est opposé à la fluoration de l'eau, a promu le lait cru malgré les avertissements de la FDA, et soutenu l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 après que son autorisation d'urgence a été révoquée.
S'il est confirmé, Kennedy dirigerait un département de 80 000 employés répartis dans 13 divisions opérationnelles gérant plus de 100 programmes. Ces agences régulent notamment l'alimentation et les médicaments, décident des remboursements Medicare et Medicaid, et supervisent la recherche médicale sur des maladies comme le cancer et Alzheimer.
La confirmation de Kennedy par le Sénat reste incertaine. Si certains républicains, comme le sénateur Tommy Tuberville, soutiennent sa nomination, d'autres, comme la sénatrice Susan Collins, expriment des réserves. "Je trouve certaines de ses déclarations alarmantes", confie-t-elle au New York Times.
Ces derniers mois, Kennedy a modifié son discours, se concentrant davantage sur ce qu'il appelle "l'épidémie de maladies chroniques" et sur la nutrition. Le Dr Anand Parekh, cité par le journal, se dit "agréablement surpris" de voir Kennedy mettre l'accent sur la nutrition plutôt que sur ses thèmes habituels concernant les vaccins.
Mais la Dr Mandy Cohen, directrice du CDC, exprime son inquiétude au New York Times : "Même sans changer une seule réglementation ou directive, la diffusion de désinformation depuis une position de pouvoir est préoccupante."