LE DROIT A L’INFORMATION, GAGE DE LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE
Au Sénégal, il y a un problème d’accès à l’information des femmes, et à l’information sur des femmes, souligne Gilles Fausto, représentant de l’Institut Pano
L’institut Panos dans le cadre de son projet «Femmes: occupez les médias !», a tenu une réunion nationale hier, jeudi 1 octobre 2020 sur «L’accès à l’information des femmes et sur les femmes au Sénégal». Il ressort des débats que le droit à l’information est un gage de la démocratie participative et un moyen pour les femmes de demander des comptes aux gouvernants. Et c’est aux femmes qui sont dans les médias de faire des efforts sur ce plan.
Au Sénégal, il y a un problème d’accès à l’information des femmes, et à l’information sur des femmes, souligne Gilles Fausto, représentant de l’Institut Panos qui se prononçait lors de la réunion nationale sur «L’accès à l’information des femmes et sur les femmes au Sénégal», organisée hier, jeudi 1er octobre 2020. Le Sénégal fait partis de presque toutes les Conventions internationales relatives à l’accès à l’information et membre de plusieurs mécanismes promouvant l’accès à l’information en général, fait remarquer. Mais, l’accès à l’information des femmes et sur les femmes pose problème, regrettera-t-il.
Poursuivant son propos, il relève que dans la «législation sénégalaise, même si la Constitution consacre l’accès à l’information, la loi sur l’accès à l’information universelle reste bloquée à l’Assemblée nationale depuis 2018. Et l’absence d’une législation nationale sur l’accès à l’information peut, à notre niveau, empêcher aux femmes d’exercer le droit à l’information et à la communication. Le droit à l’information et à la communication est un gage de la démocratie participative et un moyen pour les femmes de demander des comptes au gouvernement», expliquera le représentant de l’institut Panos. C’est un moyen également pour elles de participer à l’action gouvernemental et de prendre des décisions en toute connaissance de cause avance-t-il.
Pour lui, si cette loi n’est pas protégée, il est évident que les femmes sont celles-là qui sont les plus lésées. «Ce débat public est posé pour sonner l’alerte aux gouvernants ; si on parle de gouvernance ouverte et de gouvernance participative, il y a des éléments déterminants qu’il faut établir : des règles claires d’abord et avoir une universalité de l’accès à l’information». Il souhaite que les recommandations qui seront formulées à l’issue de la rencontre amènent les décideurs politiques à se rappeler du projet de loi et de procéder à une seconde lecture pour insérer des dispositions qui sont consacrées à l’accès des femmes à l’information et l’accès à l’information par les femmes. Babacar Diagne, le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) qui prenait part à cette journée de travail pense qu’au Sénégal, l’accès à l’information des femmes et l’accès à l’information sur les femmes pose problème. «C’est un problème d’égo que nous devrons pulvériser pour avancer», dit-il. «D’abord parce que nous avons dans tous les domaines des expertises de femmes extrêmement importantes et variées».
A son avis, «c’est aux femmes qui sont dans les rédactions de faire des efforts importants sur ce plan». Le deuxième aspect c’est l’information sur les femmes. Selon lui, «on doit faire l’inventaire des expertises de femmes sinon on aura sur des questions importantes toujours des plateaux à 99% hommes et cela n’aide pas à avancer les choses. Tant que les femmes des médias vont véhiculer les mêmes stéréotypes que les hommes, on ne s’en sortira pas».