LES PIQUES DE L'AS DE CE JEUDI 20 2024

Quand Interpol se mêle de l’affaire Aysha Faty
Reparlons de cette affaire rocambolesque qui oppose l’homme d’affaire sénégalais à la dame Aysha Faty pour dire qu’elle fera face au juge du troisième cabinet, celui-là même qui est pressenti pour occuper le poste de doyen des juges du tribunal hors classe de Dakar. Et avec la pression exercée par les avocats politiciens qui ont noyauté le dossier, la mise en cause pourrait être libérée. Or, même pour sa sécurité, elle ne devrait pas s’en tirer sans que la justice ne tire les choses au clair. D’autant plus que des sources proches de l’accusation n’écartent pas de se faire justice. Il faut d’abord rappeler que c’est à la suite d’un signalement d’Interpol qu’elle a été interpellée au niveau de Karang alors qu’elle se rendait à Saly pour la fiesta. En effet, après l’interpellation d’une bande de dealers de drogue et de véhicules, elle a été citée par ces derniers. L’enquête a permis d’asseoir un lien entre Aysha Faty et ceux-là. Auditionnée, elle dira qu’elle a reçu les véhicules de son petit ami comme cadeau. Saisi par Interpol, l’enquête diligentée par la Dic a pu mettre Abdoulaye Thiam dans la cause en ce sens que c’est lui qui avait acheté les deux véhicules de luxe. C’est sur ces entrefaites que la mise en cause a été arrêtée et envoyée en prison pour deux dossiers. L’un pour diffusion de données personnelles et l’autre pour escroquerie au mariage. Dans le premier dossier, elle a été jugée en flagrant délit et pour la deuxième procédure, elle a été placée sous mandat de dépôt. Mais il se dit que de gros bras sont en train de se démener pour la faire libérer contre espèce sonnante et trébuchante. C’est donc le sens de toute cette énergie déployée sur les réseaux sociaux pour présenter les choses autrement et mettre la pression sur le juge du troisième cabinet qui l’avait inculpée, pour qu’il lui accorde une liberté provisoire.
Tension au projet agro économique de Mbéwane
Une tension ambiante règne au niveau de la ferme agronomique de Mbéwane Thiathiaw, dans la commune de Ndiéyène Sirakh. C’est un projet mis en œuvre par Qualité Fruit Sénégal, une société agricole qui exploite déjà une superficie de 435 ha à Mont-Rolland depuis 2018. A Mbéwane, c’est des propriétaires terriens qui ont mis à disposition des terres d’exploitation de 250 ha, avec des conditions bien déterminées. Mais force est de constater que le projet ne rencontre pas l’assentiment de tout le monde, et des fils du terroir se sont dressés pour dire non à la spoliation foncière. Et selon nos sources, des fils de Mbéwane Thiathiaw, venus célébrer la Tabaski au terroir, se sont dressés le lendemain de la fête contre le projet, en envahissant le site pour tenter de remblayer les trous qui avaient été creusés. Mais c’est finalement la gendarmerie qui s’est interposée et plusieurs jeunes ont été interpellés avant d’être relâchés. Mais force est de dire que la tension reste vive. Pour Modou Kane Thiaw premier Adjoint au Maire de Ndiéyène Sirakh, tous les propriétaires concernés par les 250 ha ont totalement donné leur accord. Et il ne s’agit «ni d’expropriation, ni de cession, mais de contrats individuels en bonne et due forme pour une durée de 35 ans, entre les propriétaires et le promoteur».
Conseil national de la consommation demain
Dans une correspondance adressée aux acteurs du commerce et les services dédiés, le ministre de l’Industrie et du Commerce invite les destinataires à prendre part à la réunion du Conseil national de la Consommation prévue demain 21 juin 2024. Il s’agira de discuter sur la révision des prix de l'huile de palme raffinée, du riz brisé ordinaire, du sucre cristallisé, du pain, de la farine de blé, du ciment et de questions diverses. Il faut rappeler que ce conseil national fait suite aux mesures prises par le gouvernement de réduire le prix de certaines denrées dites de première nécessité. Mesures qui avaient suscité la colère des boulangers qui dénoncent l’absence de concertation avec tous les acteurs. D’ailleurs, ils avaient annoncé qu’ils ne prendraient pas part à ce conseil sur la consommation.
52 candidats à l’émigration irrégulière interceptés
En croisade contre l’émigration clandestine, la Marine Nationale a intercepté des migrants. Le patrouilleur de haute mer «Niani» a intercepté, à près de 60 km au large de Mbour, une pirogue en provenance de la Gambie, transportant 52 candidats à l’émigration irrégulière. Les migrants ont été arrêtés et remis aux services compétents de l’Etat.
Visite du Directeur Général de la Police
Le Directeur Général de la Police nationale, Mame Seydou Ndour accompagné de ses collaborateurs a rendu visite au Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire, Martin Faye. Cette visite entre dans le cadre de la coopération entre les deux entités qui jouent un rôle crucial dans le dispositif sécuritaire.
Un conducteur de moto heurte un BRT
Malgré le dispositif sécuritaire, un conducteur de moto a réussi à emprunter le tracé du Bus Rapid Transit vers Sacré-Cœur. Mais la moto a été heurtée par le bus dont le chauffeur a été surpris. Le conducteur de la moto s’est retrouvé avec des blessures ainsi que des passagers du bus, à cause de l’arrêt brusque. Les sapeurs-pompiers ont évacué les blessés à l’hôpital.
Le CUDIS propose sa médiation à Médina Gounass
Toutes les organisations religieuses sont préoccupées par la situation qui prévaut à Médina Gounass. Le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) a proposé sa médiation entre les deux parties, pour ramener la paix. Dans un communiqué, le cadre souligne que dès qu’il aura l’information, il contactera immédiatement les autorités étatiques pour leur demander d’apporter une réponse sécuritaire adaptée à la gravité de la situation. Selon son président Abdoul Aziz Mbacké Majalis, le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal, qui compte en son sein des personnalités ayant des liens avec les parties prenantes, réaffirme sa forte volonté d’initier des démarches de conciliation et d’accompagner toute autre démarche allant dans ce sens. Il appelle les parties en conflit à se ressaisir, à faire preuve de dépassement et à privilégier leur appartenance commune et les enseignements islamiques de paix et de fraternité pour que le calme et la sérénité reviennent très vite dans la localité. A l’en croire, ce conflit, qui date de plusieurs années, avec des déterminants multifactoriels, a connu dans le passé des éruptions récurrentes, quelquefois mortelles, et constitue une menace latente à notre modèle de vivre-ensemble. C’est pour cette raison que le Cudis appelle l’Etat du Sénégal et toute la communauté nationale à se mobiliser pour contribuer à rétablir le calme et à résoudre de façon durable cette problématique.
La Guinée-Bissau ferme sa frontière avec le Sénégal
Le Président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a ordonné mercredi la fermeture d'une partie de la frontière avec le Sénégal après des affrontements entre deux communautés musulmanes dans ce pays voisin, a-t-il déclaré à l'AFP. La ville sainte de Médina Gounass dans la région de Kolda a été lundi, jour de l'Aïd, le théâtre d'affrontements entre les fidèles du Khalife de la localité, Thierno Amadou Tidiane Ba, appelés les «Futankés», et ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, dénommés les «Gabunkés». Les heurts ont fait un mort et une vingtaine de blessés, selon le ministère de l'Intérieur. Médina Gounass, au sud du Sénégal, se trouve à quelques dizaines de kilomètres de la Guinée-Bissau. Le président Embalo a indiqué qu'à la suite des heurts de lundi, «l'une des communautés (avait) appelé en renfort des peuls Gabunkés» vivant en Guinée-Bissau. «J'ai aussitôt pris la décision de fermer cette partie de la frontière pour empêcher toute escalade de violence», a-til dit. «Les forces de sécurité de mon pays veillent au respect scrupuleux de cette mesure», a t-il assuré. Sénégal et Guinée-Bissau partagent environ 300 km de frontière. Les deux communautés s'opposent cependant de longue date pour le contrôle de la grande mosquée de la localité. Elles s'accusent mutuellement d’être à l'origine des tensions qui ont fait plusieurs morts par le passé.
La sardinelle quitte les eaux du Sénégal….
Au Sénégal, les pêcheurs constatent la disparition de la sardinelle, qui est le poisson le plus consommé dans le pays. Une étude publiée en juin dans la revue britannique Scientific reports, a étudié la répartition des petits poissons dans l’océan en Afrique du Nord et de l’Ouest. Elle met en évidence la tropicalisation des écosystèmes. La sardinelle se déplace des côtes mauritaniennes et sénégalaises vers le Maroc, où des captures importantes ont été enregistrées. D’après nos confrères de Rfi, les pêcheurs artisanaux sénégalais accusent les chalutiers de la pêche industrielle de pratiquer la surpêche et d’être responsable de la raréfaction de la ressource, et notamment de la sardinelle. «Avoir les sardinelles, c’est maintenant un grand problème !» confirme Ibrahima Ndiaye, vice-président du comité local des pêcheurs de Ouakam. «On fait maintenant 7 jours en mer, mais autrefois, il y avait la pêche du jour : on sort le matin, on rentre le soir. Maintenant, ces pirogues font une semaine en mer. Elles vont en Mauritanie, en Guinée-Bissau et en Guinée-Conakry». Mais à la question : est-ce que le réchauffement de l’eau est responsable de la disparition des petits pélagiques comme la sardinelle ? La réponse est catégorique : «Non, chaque poisson a son eau hein !» dit-il. En cause, selon lui, il y a l’absence de contrôles efficace pour empêcher les gros chalutiers d’utiliser la sardinelle comme appât pour la pêche au thon, mais aussi des pêcheurs artisanaux et leurs filets dérivants qui attrapent les poissons trop jeunes et entravent leur reproduction.
… remonte vers le Nord
Les scientifiques remarquent depuis des années, dans plusieurs endroits de la planète, un phénomène de déplacement de la sardinelle du Sud vers le Nord. Une nouvelle étude qui s’étale sur dix ans, entre 2005 et 2015, et qui a été publiée en juin dans la revue britannique Scientific reports, a étudié la répartition des petits poissons dans l’océan en Afrique du Nord et de l’Ouest, étudiant la partie de l’Océan qui s’étale du Maroc jusqu’en Guinée. Cette étude met en évidence ce qu’on appelle la «tropicalisation des écosystèmes». La sardinelle se déplace des côtes mauritaniennes et sénégalaises vers le Maroc, où des captures importantes de sardinelles ont été enregistrées. Ces modifications de l’écosystème, des en premier lieu au réchauffement climatique, sont derrière cette migration. Pour Vincent Rossi, océanographe au CNRS, les raisons de ce déplacement sont complexes.