CHARCUTERIE
Le péché mignon de Ton’s, c’est la charcuterie, mais il insiste en appuyant bien, sur le mot Halal pour ne point créer de confusion, surtout en ce temps de Ramadan

Le péché mignon de Ton’s, c’est la charcuterie, mais il insiste en appuyant bien, sur le mot Halal pour ne point créer de confusion, surtout en ce temps de Ramadan. Son penchant pour la charcuterie, lui vient de sa vie d’étudiant au pays des Blancs, mais il ne faisait pas de différence entre Halal et non Halal. Il était dans le tout-venant : charcuterie italienne, charcuterie board, anglaise, corse et tutti quanti. Il ne faisait point mystère de son attrait pour la charcuterie de porc. Il adorait surtout : le jambon blanc, cuit ou sec, saucisson sec ou cru, boudin blanc, andouille, rillette et terrine. Ton’s connaissait du bout des doigts les différentes sortes de charcuteries. Rien qu’à l’odorat, il pouvait donner et le nom et le label du produit.
Mais une fois de retour au pays, Ton’s creusa un énorme trou et y enterra ce passé en claironnant urbi et orbi : « Il fallait que jeunesse se fasse ». Son futur se plaça dès lors sous le sceau de l’Islam. Il ouvrait et refermait les portes de la mosquée, après de bons et loyaux services à la Poste. En ce vendredi, après la prière de tisbar, il passa devant une charcuterie bien achalandée. Ton’s fit de la lèche vitrine devant la charcuterie, passant et repassant. Comme « cheytan dafa baré dolé », Ton’s saliva, resaliva. Il fouilla dans sa poche, se rendit compte que charité bien ordonnée commence par soi-même. Il avait tout donné aux mendiants. Subitement il se sentit vertigineux et s’écroula. Quand on vint lui prêter assistance, Ton’s désigna le rayon des saucissons et murmura : « socisson momay ximali » et une femme qui passait par là se contenta d’un « xalass ma waru » !